La musique ambiante de M. Geddes Gengras semble se perdre quand le jour se couche sur la plage Hawaiienne de l’hôtel où elle a dû être enregistrées. Le séquencement de ces phrases fantômatiques repose sur des éléments simples, un synthétiseur, la répétition de mélodies perdues, quelques effets de réverbération et de delay ainsi qu’un ensemble de drones aussi saisissants qu’un gros nuage s’approchant subitement d’un groupe de palmiers. Assis sur le sable au milieu de la nuit, on regarde le ciel avec notre cerveau qui se perd dans des circonvolutions labyrinthiques d’où l’on peut distinguer, entre deux mandalas tournoyants, les vieux esprits des îles du Pacifique.
On imagine M. Geddes Gengras au milieu de sa chambre d’hôtel, une main sur un clavier en plastique, l’autre sur un enregistreur quatre-pistes portatif, un casque sur les oreilles, à la fois loin des vibrations d’Hawaï et paradoxalement proche de ces pulsations paisibles dans la capture de ces modulations. Un volcan se réveille doucement sur l’île, installant ainsi un sentiment d’inquiétude étrangement anéantie par le climat reposant de la péninsule. La patience Zen et les drones fondamentaux de ces « Hawaiki Tapes » proposent alors les infinitésimales transformations nécessaires pour la venue de cette éruption.
( ♫) M. Geddes Gengras – Hilina Slump
Mathieu