L’autre jour, je courais dans toute la ville avec mon casque sur les oreilles en écoutant les synthétiseurs modulaires de Bass Clef que l’on peut découvrir sur l’EP « Celescalating ». Il y a des nappes saturées qui mutent progressivement vers des drones aux trames saturées. Les boites à rythmes ont une saveur rétro et cela même lorsque les rythmiques s’accélèrent pour aller chercher une sorte de fantôme perdu dans la machine et les raves du début des années 90. Les lignes mélodiques jouées sur je-ne-sais-quel clavier s’incruste dans notre cerveau avant de disparaître pour de bon. Les titres s’étirent sur une dizaine de minutes et à la fin j’ai fini par m’y perdre sans trop que je ne sache pourquoi.
Celescalating, Iridescending et Unlundone donnent l’impression de ne faire qu’un seul morceau, dont les breaks et les blips semblent se répondre inlassablement sur un peu plus de vingt minutes. Le temps nécessaire pour monter dans l’un de ses bus qui traversent les banlieues au petit matin, sous la pluie. On reprend conscience en écoutant ces lignes de basse étrangement atrophiées qui installent comme une sorte de paroi au reste du monde, aidées par les gouttes qui s’écoulent sur la vitre. Je reprends progressivement conscience de la ville qui s’éveille en enlevant le casque de mes oreilles. Les patterns rythmiques des boites à rythme de Bass Clef s’arrêtent immédiatement. Je stoppe ma course, je suis arrivé.
( ♫) Bass Clef – Celescalating