Oneida – Romance

On entend une rythmique répétitive accompagnée d’une note saturée, d’une basse qui ronronne pendant dix minutes, et d’une ligne de guitare distordue et lointaine perdue au loin dans le mix à mesure que l’immense Lay Of The Land progresse. On imagine les cinq musiciens d’Oneida tenter de reproduire la musique dissonante et expérimentale qu’ils enregistraient dans The Ocropolis, leur studio-hangar peuplé d’instruments bizarres, désormais détruit à la suite de l’écroulement d’un immeuble de Brooklyn en mal de gentrification. Au bout de cinq minutes le groupe se met à chanter d’une voix distante, coincée au milieu d’un empilement de riffs viscéraux. A la fin, il ne reste plus que l’écho d’un battement qui nous pousse à écouter ce morceau en boucle, encore et encore.

Pour le reste on finit par s’égarer dans ce labyrinthe musical fait d’attaques psychédéliques, de batterie motorik et de déflagrations punk et bruitistes. Chaque son semble avoir été joué lors d’un concert improvisé dans un lieu abandonné dans la ville avant d’avoir été traité, samplé, remixé pour que, à force de répétition, cette musique finisse par se loger définitivement dans les dernières ramifications de notre cerveau. En mars dernier, j’avoue être un peu passé à côté de « Romance », le dernier disque du groupe Oneida, mais à l’écoute d’un tel morceau de bravoure, plus jamais je n’éviterais les fulgurances soniques de ce groupe.

( ♫) Oneida – Lay Of The Land


Mathieu

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