La musique de Jay Mascis est ce point d’ancrage immuable vers lequel nous finissons toujours par revenir, tout particulièrement lorsque la fatigue bat son plein en s’écrasant sur nos épaules et qu’il faut encore trouver la force de se lever le matin pour marcher dans la ville. Gavée de fuzz chez Dinosaur Jr, les compositions de Jay redeviennent doucement acoustiques sur ses disques solos, les suites d’accords sont connues et elles font toujours du bien à écouter. Le chant s’améliore de disque en disque, à la fois nonchalant et rassurant, donnant ainsi l’impression de retrouver ce vieil ami qui n’a pas changer en vingt ans. Il a juste pris quelques rides, il fait toujours du skate et quand on le regarde faire on se dit que c’est cool. Nous, ça va, on tient le coup, on est bien en restant là, à t’écouter.
Et puis de temps en temps Jay exécute un petit solo dont il a le secret à la guitare électrique. On n’est pas vraiment surpris quand il débarque comme ça au milieu d’un morceau mais ça fait toujours plaisir à entendre. On entend même une basse un peu élastique sur le titre Elastic Days – que l’on me pardonne cette facilité – et elle a de cette candeur mélodique que l’on oubliera pas. La musique de Jay Mascis est ce point d’ancrage immuable vers lequel nous finissons toujours par revenir, elle reste fidèle à elle même, c’est pour cela qu’on la (ré)écoute, encore et encore, et c’est aussi pour cela que l’on (ré)écrira inlassablement les mêmes mots à chaque fois que le grand Jay Mascis nous sortira un nouveau disque.
Mathieu