Les boites à rythmes de Ron Morelli se frayent un chemin dans nos cerveaux alors que la pluie, le brouillard et la nuit s’abattent sur la ville tentaculaire. Les infrabasses compressées couvrent le bruit des voitures qui s’écrasent accidentellement sur les immeubles froids. Les nappes de claviers ambiants construisent un ensemble de connexions technologiques où un regroupement de rhizomes donnent l’impression que nous ne faisons plus qu’un avec l’espace urbain et un réseau d’ordinateurs. Nous avons juste le temps d’enlever notre casque de nos oreilles pour trouver un espace, à l’abris de l’orage afin de vaguement décrypter le titre du morceau, FXK Ripper.

Autre temps, autre espace, autre ville, quitter Paris, visiter Tokyo, Hong Kong ou Rocinha pour y découvrir de nouveaux cauchemars cybernétiques perdus au fin fond d’un terrain vague. Le balayage sonore des synthétiseurs modulaires donnent l’impression d’entendre un fantôme dans la machine et les rires saturés de Laugh Taker finissent par nous rappeler ce film d’horreur avec cette façon d’arranger le bruit comme une sorte de monde mutant. Le titre du dernier album de Ron Morelli s’appelle « Disappearer » et il ne nous reste plus que le silence à écouter lorsque les dernières notes de Squeeze finissent de résonner lentement.
( ♫) Ron Morelli – FXK Ripper

Mathieu