Perdue entre quelques samples, le bourdonnement mécanique issu d’un synthétiseur et l’enregistrement brut d’un field-recording, la musique de Boobs Of Doom progresse sur des rythmes 4/4 dont les cadences modérées semblent sortir d’un vieux disques de dub avec des infrabasses sombres, comme en provenance d’un film de John Carpenter. Le duo écossais revient avec de nouvelles compositions – A priori un album par mois sur toute l’année 2019 – électroniques, hypnotiques et industrielles, de la pop faites d’ondes et de fréquences promptes à se disperser dans nos oreilles et notre cerveau, quand, le casque sur les oreilles, on marche dans la pénombre de la ville au petit matin.
Plus j’écoute The Red Pill, plus j’ai l’impression de voir défiler devant moi comme une étrange fiction sonique, dont la force tellurique de la batterie et des basses distordues donne immédiatement envie d’y revenir. La musique d’un film qui n’existerait pas. Il y a des motifs, des phrases au clavier qui tournent en boucle, jusqu’à s’incruster définitivement dans les derniers rhizomes de notre cerveau. Je ne sais pas si j’aurais la force de suivre l’intégralité des prochains disques de Boobs Of Doom mais il y a quelques choses de suffisamment cosmique et hypnotique dans cette musique enfumée pour l’écouter encore et encore.
( ♫) Boobs Of Doom – The Red Pill
Mathieu