Je me souviens avoir découvert Mono il y a environ dix ans avec leur album « Hymn of the Immortal Wind », à l’époque produit par l’intransigeant Steve Albini. Il est possible que mon oreille se soit arrêtée sur ce disque parce que le frontman de Shellac avait enregistré cette musique qui marie si bien la déflagration sonore électrique avec une triste mélancolie jouée sur des guitares claires. On pouvait y entendre quelques belles compositions d’obédience post-rock, guitares, basse et batterie étaient aussi accompagnées d’un orchestre à corde, ajoutant ainsi une touche d’emphase qui aurait tiré des larmes aux plus cyniques d’entre nous. J’ai ressorti ce disque d’une vieux carton en Mai dernier et ce fut l’un des plus beau moment musical de ce mois, autant vous dire que j’attendais avec impatience la sortie de l’immense « Nowhere Now Here » qui s’annonce comme la plus belle bande-son à écouter sous la neige.
Sur After You Comes The Flood, on entend un riff de guitare qui restera dans les derniers recoins de notre crâne à force d’avoir été joué pendant cinq minutes et trente-sept secondes. Les phrases mélodiques sont tour à tour saturées et claires, c’est la force de ces compositions qui portent aussi en elles une partie de leurs humeurs noires sans toutefois céder à l’accablement. La section rythmique pylône avec la ferveur du poignet, la batterie cogne et la basse martèle jusqu’à l’épuisement. Les quatre membres de Mono viennent du Japon, je doute de les voir cette année en concert, mais ça serait tellement une bonne chose de les voir sur scène. En attendant j’écoute ce titre en boucle pour ma promenade matinale, quand la ville s’éveille encore.
( ♫) Mono – After You Comes The Flood
Mathieu