Bob Mould – Sunshine Rock

Malgré les détours que mes oreilles peuvent prendre, elles finissent toujours par (ré)écouter le rock furieux de Bob Mould. Que se soit sur les premiers disques punks de Hüsker Dü, avec l’urgence abrasive de Sugar ou même avec la plupart des albums de son immense carrière solo – plus lumineuse, les quelques morceaux que l’on peut entendre à la guitare acoustique y sont pour beaucoup – Bob Mould a toujours été ce point d’ancrage musicale vers lequel je finis toujours par revenir. Sur son dernier disque, « Sunshine Rock », il y a de cette power-pop jouée en power-trio, la guitare, la basse et la batterie y avancent avec la ferveur électrique de ceux qui composent les plus belles chansons bruyantes qui soit.

Avec une incomparable maitrise, de celle des vieux briscards qui n’ont plus rien à prouver, Bob Mould enchaine les titres avec un trop-plein d’énergie qui fait autant plaisir à écouter que son vieux timbre de voix dont la tessiture à jamais ancrée dans les médiums le rend immédiatement reconnaissable. S’il fallait garder un titre parmi cette douzaine de chefs d’oeuvre, je choisirais bien Sunny Love Song. On y découvre des guitares gavées de distorsion, des basses qui rebondissent avec une urgence mélodique, une batterie qui se fait écraser les fûts et ce bon vieux Bob qui s’égosille comme jamais avant d’exécuter un solo dont la fulgurance sonique est, bien évidemment, l’une des plus belles choses à entendre pour ceux qui considèrent le bruit comme, justement, une ultime forme de résistance.

( ♫) Bob Mould – Sunny Love Song

Mathieu

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