Festival Sonic Protest au Cirque Electrique

Samedi 6 Avril, le festival Sonic Protest se termine au Cirque Electrique avec Dylan Carslon en solo. L’évidence me frappe en sortant du métro, ligne 11, arrêt porte des Lilas, la semaine devait se terminer ici. Je découvre l’endroit, surplombant le périphérique, coincé entre une ligne de tramway et la petite couronne. Je commence au bar où je trouve une petite scène. Emma Loriaut nous lit « L’île de béton » de J.G Ballard tandis que Julien Clausse déploie doucement une installation sonore faite de synthétiseurs modulaires. Un jour il faudra que je revienne sur la fascination que je porte pour cet auteur, ça doit probablement venir de ma formation scientifique, toujours est-il que les lectures d’Emma Loriaut et les ambiances électroniques de Julien Clausse seront un port d’attache tout au long de la soirée.

( ♫) Emma Loriaut & Julien Clausse – l’Ile de Béton (Live)


Il y a quelque chose qui vous cueille au passage quand vous avancez tranquillement sous le chapiteau du Cirque Electrique alors que le trio UT joue sur scène avec force et fracas. Malgré quelques réglages techniques un brin longuets et une pression que l’on peut ressentir depuis les gradins, le punk rock dissonant de Nina Canal, Jacqui Ham et Sally Young traverse nos cerveaux avec une poignée de riffs essentiels. Elles échangent aussi leurs instruments entre chaque morceau et en ce qui me concerne, il n’en faut pas plus pour entrer dans la légende. Je pars prendre un verre pour écouter les expérimentations bruitistes de Lee Patterson qui mixe des sons produits à partir d’une dizaine de e-bows, de ressorts, de l’aspirine dans de l’eau, de lecteurs CD portables pour produire d’étranges bourdonnements. J’enchaine avec quelques titres d’Hermine mais je tiens difficilement la route face à ce cabaret volontairement approximatif dont le volume sonore sera recouvert par les conversations de mes voisins. Je retourne sur « L’île de béton » pour écouter la lecture métaphysique d’Emma Loriaut et Julien Clausse.

( ♫) Ut (Live)


Je termine la soirée face à Dylan Carlson qui étire l’un de ces derniers morceaux, l’hypnotique Conquistador, dont chaque phrase de guitare désespérément bluesy semble prendre une nouvelle tournure mystique sur scène, les Gibsons Explorer et SG qu’il utilise y sont probablement pour beaucoup. J’enregistre le premier morceau. Je prends des photos pendant le second. Le reste du temps, mon cerveau déconnecte pour se perdre dans les mandalas cosmiques de cette musique ambiante et distordue qui sonne comme un nouveau rite païens du monde moderne.

( ♫) Dylan Carlson – Conquistador (Live)

Texte, enregistrements et mauvaises photos par Mathieu Gandin

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