Je dois la découverte du groupe Underdark à la recommandation de certains prescripteurs de bonnes musiques croisés sur internet les soirs de confinement, quand il n’y a rien d’autres à faire à part écouter et acheter des disques sur Bandcamp pour soutenir quelques artistes. Underdark joue du Death Metal, les musiciens viennent de la ville de Nottingham et nous propose un reprise de Plainsong de Cure. Une version, très fidèle à l’originale, qui joue parfaitement avec les tropes du Death Metal, et dont l’énergie me semble parfaite pour le matin, comme une sorte d’ultime réveil plein de distorsion et d’emphase.
Si Plainsong s’ouvre par quelques notes légèrement étouffées et un écho lointain, il se termine dans un lyrisme immodéré où les guitares se perdent dans une tempête sonique et intense qui donnent l’impression de voir un espace chthonien rentrer en collision avec le monde moderne. Entre les deux, tout n’est que blastbeat, basses épaisses, hurlements fous dans le micro et riffs de guitare ultra-rapides qui rejouent avec perfection les mélodies de Robert Smith. Vers 3 minutes et trente secondes, tout se calme. La basse ressemble à ce groupe de cold-wave que tu écoutais au lycée, la guitare est gavée de réverbération et de delay, le chanteur arrête de hurler. Une pause de courte durée dans ce déluge d’électricité.
Cette reprise de Plainsong figure sur un EP sorti il y a un mois. On peut y entendre aussi With Bruised & Bloodiest Feet, où les compositions naviguent entre hurlements, déchainements de guitares et ambiances cinématographiques. Lorsque le chant décharné s’arrête cette musique prend des airs de Post-Rock monolithique qu’il convient d’écouter dans le noir. Un spectre musical dont la radicalité nous aide à faire bloc contre cette époque chaotique.
( ♫) Underdark – Plainsong (The Cure)
Mathieu