Plus j’écoute « Shades » de Good Sad Happy Bad et plus je me dis que ce disque semble idéal pour démarrer cette nouvelle année, et cela même si les 12 titres en question sont sortis au début du mois de septembre chez Textile Records. 2021 est déjà là mais 2020 ne partira pas aussi facilement que ça, et après tout pourquoi se priver d’un bon album entendu à ce moment là ? Le nom du groupe est déjà tout un programme, fait de sentiments mélangés, d’engouement et de fatigue, de joie et de tristesse. Leur musique est aussi partagée, entre guitare pop, voix pleine de distance et nappes sonores étrangement protéiformes. Allez savoir pourquoi, c’est tout ce que j’ai envie d’entendre en ce dimanche après midi.
Je dois la découverte de Good Sad Happy Bad à Fred Paquet, qui, au détour d’une conversation dans son magasin de disques, m’a montré rapidement la pochette pas toujours flatteuse de « Shades ». Si vous voulez tout savoir, le groupe s’appelait Micachu and The Shapes avant de changer de nom au profit d’une dénomination plus actuelle. Difficile de savoir si leur nouveau patronyme changera quelques choses à la carrière de CJ Calderwood, Marc Pell, Mica Levi et Raisa Khan, mais il serait dommage de se passer de ces guitares survitaminées, ces basses dégingandées, ces expérimentations lo-fi et ce chant ingénu. Du rock indé comme on en fait presque plus et qui devrait titiller chacune de nos oreilles.
Et s’il fallait garder un titre parmi cette collection de mélodies généreusement composées, ce serait probablement l’immense Believe It. Ca commence par une phrase synthé vaguement ambiante, pas gratuite pour un sous puisqu’elle reviendra entre le couplet et le refrain. Puis ça continue avec une rythmique au cordeau, un petit riff de guitare tellement simple qu’il en devient beau, et un chant qui donne envie de se réfugier jusqu’à la fin des temps dans ces derniers atermoiements de la pop. Des chansons enregistrées avec la ferveur de l’instant, il nous fallait bien ça pour aujourd’hui.
( ♫) Good Sad Happy Bad – Believe It
Mathieu