Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté c’est pas mal le bordel au (télé)travail. En même temps il commence à faire beau, je préfèrerais passer mon temps à faire du vélo sous le soleil tout en écoutant les guitares enflammées de Mdou Moctar. J’ai besoin de l’énergie de cette musique pour repartir de bon pied, surtout après m’être rappelé du passage du groupe nigérien à Villette Sonique en 2019. C’était un samedi après midi en plein air dans le parc de la Villette. Il y avait les concerts de Juan Wauters et Corridor. Je repense à ce moment avec une intense nostalgie car je ne peux pas y aller cette année, c’est probablement trop tôt pour moi, mais je ne doute pas un seul instant que ces moments d’intensité électrique reviendront.
J’écoute la guitare Mdou Moctar sur Christmiten ou encore Asdikte Akal et je l’accueille comme une invitation à la transe, où la gamme orientale raconte le blues d’aujourd’hui et se propage dans notre cerveau pour se dilater sous la forme d’un gigantesque mandala multicolore dont les vertus incantatoires se feront toujours ressentir. La guitare donc, électrique ou acoustique et le chant, psalmodié et répété inlassablement comme si notre vie ressemblait à jamais à une lente traversée du Sahara. Les mélodies flamboyantes de Mdou Moctar sont un coin d’un arbre au milieu du Sahel qui nous accueillent avec chaleur. Six cordes et percussions avancent tambours battants, il suffit parfois de peu pour incendier notre cerveau.
Pour le reste, on écoutera « Afrique Victime » en boucle et puis aussi le blues de Tinariwen et des Filles d’Illighadad pour aller battre la poussière, partir en lévitation et oublier les médisances de notre monde. Des circonvolutions intenses qui donnent envies de battre du pied et se taire pour laisser le plus de place possible à cette musique.
( ♫) Mdou Moctar – Afrique Victime
Mathieu