Valentina Magaletti pose ses baguettes et regarde Tom Relleen, concentré derrière ses claviers. Ils enregistrent le dernier album de TOMAGA dans le « bunker » de Tom, son home-studio. Les concerts ne viendront pas mais les compositions sont bonnes. Tom décédera en août 2020 et « Intimate Immensity » sortira finalement 6 mois plus tard. A ce moment là, nous sommes encore coincés à la maison, j’ai besoin d’espace et de musique facile. Je passe une fois de plus à côté de cette merveille atmosphérique. Nous sommes au mois de Janvier et je rattrape encore les grands disques que je n’ai pas pris le temps d’écouter l’année dernière.
Les percussions fractales de Valentina Magaletti finissent par prendre la forme d’un mandala dont on ne perçoit pas immédiatement les contours. Tom Relleen joue des lignes mélodiques simples sur un synthétiseur et la basse, toujours là, fidèle au poste, tient la barre sur cette rythmique sérielle. On entend tout ça sur les dix morceaux instrumentaux – avec quelques voix par moment, celles de Cathy Lucas et Martin Tomlinson – de « Intimate Immensity », un garage que l’on pourrait croire hermétique, mais ce n’est jamais le cas. Car l’évidence saute aux oreilles, il y a dans cette musique simple suffisamment d’espaces sonores pour s’y aventurer tranquillement à chaque écoute.
La pluie s’abat sur la ville et j’entrevois un nouvel après midi à trainer dans mon salon. J’écoute une fois de plus Intimate Immensity, le titre éponyme du nom de l’album. Une bien belle conclusion où, justement, les longues notes jouées au clavier donnent tout l’espace qu’il faut pour l’auditeur. Une ligne mélodique teintée d’espoir, portée par une basse qui finit presqu’à bout de souffle et une batterie précise, calme, rigoureuse. Quatre minutes et quelques qui orchestrent un monde à la fois immense et microscopique.
( ♫) TOMAGA – Intimate Immensity
Mathieu