C’est au cours du mois d’août 1992 que les Melvins sortent une série d’EP en hommage aux albums solos de Kiss : « King Buzzo », « Dale Crover » et « Joe Preston ». Basses fréquences râpeuses et saturées, drones bourdonnants s’étirant sur 22 minutes et samples sortis du films « Apocalypse Now » : c’est à peu de choses près ce que l’on entend sur ce dernier. Parti d’une blague potache, Joe Preston invente le drone-metal avec sa basse avant de devenir un collaborateur régulier de Earth et Sunn O))). Un paysage sonore digne d’une aventure dans le métro de New York après un cataclysme nucléaire. Un éloge de la basse qui donne envie de réécouter tout les groupes de Doom Metal mettant à l’honneur cet instrument et dont le dernier en date s’appelle fort justement Seum.
Qu’est-ce qu’on entend sur « Double Double », le second disque de Seum ? Des bruits lointains qui grésillent dans le studio d’enregistrement. Nos acouphènes quand on se tient face à l’amplificateur pour basse. Un son qui craque lourdement en sortant de la baffle quand on branche la Fender Jazz Bass. La Fuzz que l’on enclenche avec notre pied. Le batteur qui tape avec ses baguettes pour lancer le morceau. Des déluges de distorsions qui résonnent à travers les quatre cordes de l’instrument jusqu’à donner l’impression de remplir la pièce d’un gigantesque tas de boue. Un chanteur qui hurle dans le micro jusqu’à la déraison. Il ne nous en faut pas plus pour hocher lentement la tête.
Sur « Dollarama », basse, batterie et hurlement se déchainent jusqu’au surrégime avant de finir sur une étrange note enregistrée. Les vagues de distorsions semblent parfaites pour accompagner les scènes avec le crocodile dans « Eaten Alive » de Tobe Hooper et il fallait un groupe de Sludge Metal canadien comme Seum pour nous donner envie de traverser un marais en bateau afin d’oublier toutes les emmerdes qui viennent encore de nous tomber dessus.
( ♫) Seum – Dollarama
Mathieu