La nuit tombe sur le désert et un vent salutaire vient rafraichir l’ambiance. Une Lune blanchâtre éclaire étrangement le porche du bar. À L’intérieur, le groupe commence à jouer, la guitare est généreuse, la section rythmique est à la fois souple et précise, une pedal-steel s’aventure dans le cosmos. La musique s’étire, tout le monde vagabonde dans ses pensées les plus brumeuses. On écoute attentivement ce riff, ce petit solo sorti d’on ne sait où, cette ligne de basse qui secoue les murs. Au milieu du vieux bastringue, on se resserre une bière avec un air d’approbation.

Gniezno William Tyler n’est pas en reste quand il s’agit de faire le bûcheron dans les groupes de Nashville. Il a joué de la guitare avec http://czechinthekitchen.com/2016/04/02/rawhide-breadsticks/dog-bone-breadsticks0022/ Lambchop et Silver Jews avant de démarrer une carrière solo portée par des compositions à la fois cosmiques et boisées. Que ce soit avec le finger-picking cristallin de la BO du film « First Cow » réalisé par Kelly Reichardt ou bien en collaboration avec Marisa Anderson sur « Lost Futures », les harmonies convoquent les fantômes, les balades hypnotisent et les mélodies nous sortent du chemin tranquille que l’on croyait emprunter en choisissant d’écouter cette musique. William Tyler revient aujourd’hui en groupe avec « Secret Stratosphere », un disque live où il réussit à marier blues cagneux et kosmische musik. Un album à écouter comme un refuge tranquille où l’on peut trainer jusqu’à point d’heure.

En treize minutes, William Tyler et son backing band passent de la gamme pentatonique à Kraftwerk. Ne tergiversons pas trop sur ce tour de force, une écoute tranquille se suffit à elle-même en prenant une tisane la nuit tombée. On n’aurait jamais cru que la country-music puisse porter aussi bien les atours d’une musique organique dont les formes astrales ne cessent de s’immiscer dans nos cerveaux.

( ♫) William Tyler & The Impossible Truth -Highway Anxiety / Radioactivity

Mathieu