Ce matin, j’ai eu envie d’écouter « Frigid Stars ». Ca arrive de temps en temps, surtout quand il fait beau et que je dois retourner travailler après une longue période de congés plutôt agréables. Comme un difficile retour plein de résignation, comme on en entend plein dans la musique de Codeine. Les arpèges lents qu’égrène John Engle sur “Frigid Stars” – quel nom ! – sont chargés d’une grande tristesse que l’on peut sentir dans chaque corde que le guitariste semble pincer du doigt. Codeine, comme une substance pour le sirop pour la toux, comme un tube de Xanax vide, impressions blafardes que l’on devine dans les textes que marmonnent le bassiste Stephen Immerwahr.
On se laisse tranquillement emporter dans un état semi-comateux avant que les guitares prennent de l’ampleur et passent à l’assault en envoyant une grosse décharge d’électricité distordue qui prend à la gorge. Ca frappe, ça agresse parfois, un peu comme Slint, d’ailleurs Stephen Immerwahr alterne une sorte de chanté / parlé des plus froid qui rappelle la voix de Brian McMahan. Le principe de la douche écossaise, un coup c’est calme, c’est lent, puis soudainement ça devient implacable et abrasif. Mogwai a retenu la leçon et l’appliquera quelques années plus tard …
« D For effort / D for Intent / D Because You Pay The Rent », ça commence par ces quelques mots qui donnent plutôt envie de rester chez soi, allongé dans son lit à ne rien faire. Et puis cette musique ne nous lâche plus jusqu’à Pea, où l’on entend étrangement quelques accords de guitare acoustique et un piano. Après avoir avancé dans le noir, Codeine semble trouver là un peu de lumière, et annonce un changement, un lendemain possible. « When I See The Sun / I Hope It Shines On Me / And Gives Me Everything … Well Almost », c’est sur ces quelques mots que « Frigid Stars » se referme, et ça file toujours autant la chair de poule …
Ce matin, j’ai eu envie d’écouter « Frigid Stars ». Ca arrive de temps en temps, surtout quand il fait beau et que je dois retourner travailler après une longue période de congés plutôt agréables. Demain il faudra que je reprenne la route du travail, le métro, en attendant j’en profite encore, je reste là allongé, le regard lointain à écouter les guitares lentes de Codeine …
( ♫ ) Codeine – Pea
Par Mathieu
A lire aussi sur Codeine chez Kill Me Sarah, et sur ce site qui contient pleins de MP3 du groupe.
Rarement groupe aura aussi bien porté son nom…
Merci Mathieu !
Le reste du disque est beaucoup plus électrique, mais l’ambiance reste aussi dépressive.