Vendredi 13 Mars, je suis un peu en avance pour la soirée organisée par La Souterraine, alors je me promène dans le quartier de la Goutte d’Or. En plein milieu de ce que Fox News appelle une « No-Go Zone », j’évolue entre le marché de Château Rouge et l’église St-Bernard de la Chapelle avant d’aller prendre quelques verres de vin à l’Olympic Café. La soirée démarre avec Joseph Fisher, qui joue ce soir sans batteur. Les titres sont moins nerveux, ils s’étirent un peu plus sur la longueur, ils sont un peu plus tristes aussi, ça tombe bien, j’aime les chansons tristes. J’avoue avoir une préférence pour l’excellent Rien à Foutre et Joseph Fisher réussit même à me surprendre avec son adaptation française de Disorder. Il n’empêche, j’aurais bien aimé revoir cette reprise de Michel Sardou …
( ♫) Joseph Fisher – Pas Gentil (Bootleg)
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Le public s’est assis pour voir Thomas Méry – qui ressemble étrangement à une personne avec qui j’ai bossé il y a quelques années… – il faut dire que son folk intime, finger picking pastoral à l’appui, m’incite à m’assoir en tailleur dans un coin tout en sirotant mon troisième verre de vin. Entre deux accordages ouverts Thomas Méry tisse quelques fines compositions aux cordes pincées tout en récitant de longs textes à la poésie mélancolique. Je me laisse doucement emportés par les mélodies rêveuses du Sirop. Planqué au sous-sol d’un bar, situé en plein milieu de la Goutte d’Or, en train de regarder du folk français, je me dis que La Souterraine n’a jamais aussi bien porté son nom …
( ♫) Thomas Méry – Le Sirop (Bootleg)
[audio:http://randomsongs.org/audio/jftmm/ThomasMeryLeSirop.mp3]Il y a des morceaux comme ça qui vous font un bien fou quand on les écoute, qui vous accompagne dans certains moments difficiles et vous aide à avancer. Je sais, je peux comprendre que vous avez mieux à faire que de vous repassez une nouvelle fois ce chef d’oeuvre qu’est Il n’y a pas d’autre rêve et d’ailleurs il est fort probable que vous n’étiez pas ce soir à l’Olympic Café pour voir jouer Mendelson. Et c’est bien dommage car vous avez loupé les punchlines de Pascal Bouaziz, lancées pour détendre l’atmosphère enveloppé par la beauté ténébreuse de La force quotidienne du mal et Ville Nouvelle. Et c’était beau. Il est minuit, je n’ai pas mangé, j’ai faim et sur le chemin du retour, je trouve le seul boulanger encore ouvert pour m’acheter un gâteau …
( ♫) Mendelson – Il n’y a pas d’autre rêve (Bootleg)
[audio:http://randomsongs.org/audio/jftmm/MendelsonPasDautreReve.mp3]Textes, Bootlegs et mauvaises photos par Mathieu Gandin