Vendredi 2 Octobre, l’éminente salle du Petit Bain propose une série de concerts hors les murs pour des mélomanes en quêtes de lieux insolites. Ce soir Jeff Martin joue à l’Archipel et c’est sûrement la plus belle nouvelle de cette fin de semaine car je n’ai pas vu Idaho sur scène depuis 2004 (autant dire une éternité). Je retrouve cet ami qui m’a fait découvrir le groupe il y a dix-huit ans (ce qui ne nous rajeunit pas) et nous découvrons une salle de concert proprement installées au milieu d’une bibliothèque assez calme, il y a des hamacs à l’étage et des enfants jouent paisiblement à côté. De la musique, des livres et de la tranquillité, c’est l’endroit où je souhaite finir mes jours …
Rach Three (que je n’ai pas pu voir à la Chair de poule il y a quinze jours) ouvre la soirée. Il nous joue quelques reprises, Murderer de Low qui est assez réussie et une autre de Jason Molina dont j’ai oublié le titre, mais c’était un peu moins bien. Après deux ou trois titres, les mélodies s’installent doucement, les cordes sont tirées et pincées avec habilité, la fuzz et le delay ajoutent quelques sonorités supplémentaires et, ma foi, on passe un bon moment malgré l’infinie mélancolie que je ressens à l’écoute de certains accords enchainés dans un fingerpicking impeccable. Rach Three doit bientôt sortir un disque, j’essaierai de ne pas le louper cette fois …
( ♫) Rach Tree (live)
Jeff Martin joue seul ce soir, il lui faut une basse suspendue sur un pied, une ribambelle de pédales d’effets, bien évidemment une guitare à quatre cordes et enfin un piano sur lequel il commence de jouer calmement. Dès les premières notes, je retrouve instantanément cette vieille mélancolie qui m’a toujours accompagnée. Des petits films sont projetés et je me laisse facilement hâper par ces images claires-obscures de Laurel Canyon. Quand il se met à jouer de la guitare, Jeff Martin empile les samples, il joue en même temps de la basse, il est même assez relâché, détendu et heureux d’être là malgré le côté assez casse-gueule du one-man-band. Quelques nouveaux titres sont joués, il paraît qu’un album est en préparation et je suis déjà impatient de l’entendre. Le concert se termine, nous souviendrons de cette soirée pendant de longues années et je prévois d’écouter en boucle « The Lone Gunman » demain matin …
( ♫) Idaho (live)
Texte, Bootlegs et mauvaises photos par Mathieu Gandin
Meurci. Il m’a semblé que l’ami Jeff gérait admirablement bien son set solo, davantage qu’en 2004 (à la Maroquinerie ?) ou que dans les remous acrobatiques de la Guinguette Pirate (avant avant avant hier ??). La voix est impeccable et prenante. L’une des rares à encore me retourner par son investissement émotionnel, sous une apparence trompeuse de flegme, parmi les grands anciens des 90’s comme le toujours bouillonnant Mark Eitzel…
D’ailleurs je reverrais bien Mark Eitzel en solo avec sa guitare acoustique …