Ca commence par deux accords de guitare. Il n’y a pas de saturation et le son est plutôt clair. Ensuite on entend la ligne de basse. Elle est plutôt mélodique, sûrement jouée au médiateur. Il y a quelqu’un qui se met alors à chanter. Le couplet démarre en même temps que la batterie. Ca part tout doucement, comme ça, presque de façon nonchalante. A un moment le rythme s’accélère quand le chanteur énumère automatiquement quelques phrases. Il y a une légère emphase. Pour une fois j’aime bien ce genre d’effet et les deux minutes et trois secondes de Clash The Truth sont les plus belles choses que j’ai envie d’écouter le matin en ce mois de Janvier …

( ♫) Beach Fossils – Clash The Truth

On arrête tout et on recommence. On écoute les guitares de Supreme Dicks. Parce que c’est encore l’hiver. Et parce que la fin des vacances a le don de vous plonger dans un état légèrement mélancolique. Et puis parce que cette façon de chanter The Fallout Song – une façon qui peut sembler approximative au premier abord – est l’une des plus émouvante à entendre en ce moment. Et dire que j’ai seulement découvert ce groupe il y a un an et demi, lors de la réédition de leur discographie chez JagJaguwar. Mais pourquoi personne ne m’en avait parlé avant ? Pourquoi ai-je ignoré les Supreme Dicks pendant toutes ses années ? Ils seront en concert aux Voutes le 10 mai, ce sera l’occasion de rattraper mon retard …

( ♫) Supreme Dicks – The Fallout Song

Et puis on se verrait bien assis dans l’herbe, à côté de la vieille maison de bois. C’est le soir et il y a un feu pour se réchauffer. On joue du blues. Celui qui est aussi rêche qu’un vieux whisky. Celui dont la noirceur et la violence évoquent la misère du siècle dernier. Mais aussi celle d’aujourd’hui. Ces choses là sont éternelles. On resterait là. A écouter les quelques phrases de guitares légèrement psychédéliques. J’aime bien ces quelques accords graves. On resterait là, assis à prendre du thé avec le diable. Il y a des chances pour que ce soit un thé bien noir …

( ♫) MV & EE – Tea Devil

Par Mathieu