Essaie d’énoncer le problème aussi clairement que possible

Au début on entend des pièces minimalistes où les phrases de synthétiseurs se superposent. Ca dure comme ça pendant deux minutes, puis une boite à rythme démarre. Les synthétiseurs s’arrêtent, il ne reste qu’une basse moelleuse et la voix détachée de Karl Hyde, rescapé de la techno-globale désuète d’Underworld. C’est Brian Eno qui compose tous les titres, et c’est assez pop. Tout cela pourrait être profondément ennuyeux mais en fait non car à certains moments « Someday World » rappelle parfois « Another Green World ».

( ♫) Brian Eno & Karl Hyde – The Satellites

Auto-indulgence disciplinée

C’est le genre de musique pop que l’on écoute le matin en ce disant qu’il y a trente ans on n’imaginait pas le futur ainsi. C’est le genre de musique pop qui donne l’impression de voir les lumières des voitures défiler devant nous, sur l’autoroute, dans la  nuit. C’est le genre de musique pop qui semble décrire chaque faits et gestes de notre quotidien ennuyeux. C’est le genre de musique pop qui se pose ironiquement devant la moindre de nos addictions au numérique. C’est le genre de musique pop où l’on se demande pourquoi Eno n’a pas viré Karl Hyde pour chanter lui même tous les morceaux ?…

( ♫) Brian Eno & Karl Hyde – Mother Of A Dog

Distorsion temporelle

Je me souviens de Trainspotting. Ce n’est pas un grand film et Danny Boyle est assurément un cinéaste de merde, mais il se passe quand même un truc à la fin quand on entend Born Slippy. Je me souviens aussi quand, quelques années plus tard, il m’arrivait d’écouter le soir « Dubnobasswithmyheadman ». Ce disque avait pour moi des airs de musique minimaliste qui me aideront à apprécier les albums ambiants de Brian Eno. Sans cela je serais sûrement passer à côté de « Someday World », même si je suis bien incapable de réécouter Underworld aujourd’hui.

( ♫) Brian Eno & Karl Hyde – To Us All

Mathieu