Expo ’70 – Beguiled Entropy

Expo '70 au Souffle Continu, juste avant de jouer

Il m’a fallu quelques temps pour me détendre, pour oublier ce qui occupait mes pensées. Le type qui sort de la jungle a un regard complétement perdu, halluciné. Le film est un peu usé. Les disques sont correctement rangés dans les bacs. Une toile pour projeter des images est installée au milieu de la pièce. L’immense amplificateur est allumé, un léger bruit bourdonne dans nos oreilles. La bande du film saute. Clac, clac. L’équipement est analogique, vintage, fabriqué dans les années soixante-dix, collectionné avec ferveur depuis quelques temps. Je crois que la vue de ces objets issus d’une autre époque nous procure une sorte de nostalgie qui exprimerait la sensation d’un monde perdu depuis longtemps.

Il m’a fallu quelques temps pour me détendre, pour oublier ce qui occupait mes pensées.  Les livres sont rangés dans la bibliothèque. Il y a de nombreux câbles qui trainent par terre. Il y a ceux des micros, mais aussi les jacks pour la dizaine de pédales d’effets. Sur le côté, on peut voir une vieille drum-machine, où il faut déclencher les patterns rythmiques en enfonçant quelques vieux boutons. La guitare est posée au milieu, bien droite, devant l’immense ampli. C’est une copie de la  Embu Gibson SG, fabriquée par la marque  http://city-made.com/2010/11/30/cd-case-to-recipe-holder/ Ibanez, un instrument rare, donc. Le rack de pédales d’effet est posé sur un tapis noir et blanc avec des motifs zébrés. Je crois que j’éprouve une étrange fascination pour les vieux instruments.

( ♫ ) Expo ’70 – Sunseekers (Out Of Diminished Light)

Il m’a fallu quelques temps pour me détendre, pour oublier ce qui occupait mes pensées. Le film de Werner Herzog démarre, on n’entend pas la bande-son, il n’y a que des images qui défilent devant nous. On reste là, le regard halluciné. Le bourdonnement se fait de plus en plus fort, et on se dit qu’il suffit juste de monter le volume de la guitare pour créer un long drone psychédélique. Je crois que j’ai besoin de cette musique ambiante pour retrouver cette impression de lenteur.

Il m’a fallu quelques temps pour me détendre, pour oublier ce qui occupait mes pensées. Il arrive, il prend sa guitare et se met à genou. Il joue un accord, ça résonne de partout, la distorsion et le delay font leurs effets. Il tourne plusieurs boutons sur les pédales d’effets. L’audience est complétement dedans. On pense à Popol Vuh. Plus tard, il faudra quitter le disquaire et retourner tranquillement chez soi, la tête pleine de drones bourdonnants, de riffs de guitare psychédéliques, samplés les uns sur les autres, accompagnés de rythmiques minimalistes. Je crois que je regrette d’avoir loupé le passage d’Expo ’70 au Souffle Continu

( ♫ ) Expo ’70 – Pulsing Rings Of Ice

Par Mathieu

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