Vendredi 20 juin, je marche le long du quai de la gare. Il fait beau, il y a du monde, c’est l’heure de l’apéro, nous sommes en pleine coupe du monde et la France joue ce soir. Je ne vais pas voir le match, je n’ai jamais pu me passionner pour vingt-deux gogos qui courent après une balle. Non, ce soir je me rends au Petit Bain pour y voir Jozef Van Wissem et Josephine Foster, au calme dans la cale d’une péniche. D’ailleurs ça tangue un peu …
Je finis mon verre de vin, je discute un peu, la salle n’est pas remplie, mais il y a quand même du monde pour assister au concert de Josephine Foster. Je ne l’avais encore jamais vue sur scène. Elle a l’air un peu rêveuse, là, assise avec sa guitare en nylon, à côté de son mari, Victor Herrero, qui l’accompagne avec un instrument hispanique dont j’ignore le nom. Ils dégagent une classe rare ces deux là. Ils ont l’air ailleurs par moment, libre, surtout quand la voix de Josephine Foster se laisse doucement aller entre deux accords de guitare madrilène. Par moment ils improvisent, il y a de la dissonance, le bateau penche un peu, on se laisse aller, c’est mélancolique, on chavire, on est bien …
( ♫) Josephine Foster (Bootleg)
Je me souviens avoir vu Jozef Van Wissem en première partie de Damon & Naomi. Il était accompagné de deux musiciens, ils ont composé un long morceau d’une quarantaine de minutes, avec des drones et du picking joué au luth. Mais ce soir, Jozef est seul sur scène, les compositions sont plus resserrées, plus sombres aussi, comme si tout le désespoir urbain avait contaminé son instrument moyenâgeux. Je bois tranquillement un verre de vin, certaines personnes dans la salle ferment les yeux pour mieux accueillir la musique de Jozef, il y a aussi des enfants qui écoutent sagement. J’entends des cris qui viennent de l’extérieur, l’équipe de France a marqué …
Je ressors de la péniche. Je repars avec un vinyle de Josephine Foster sous les bras. Il fait encore jour. Je rentre à pied. Ils sont nombreux à rester en terrasse pour regarder le match. Je crois que l’équipe de France mène trois à zéro …
( ♫) Jozef Van Wissem (extrait du premier morceau joué ce soir)
Texte, mauvaises photos et booltegs par Mathieu Gandin
L’instrument dont joue Victor Herrero est une “guitare portugaise”… Par ailleurs, c’est mon plus jeune fils qu’on entend tousser sur la chanson de Josephine. Nos excuses pour avoir ruiné ton bootleg 🙂
Oui, une guitare portugaise, on me l’a signalé après. Et pas de soucis pour les toussotements, ça fait partie du jeu 😉