L’autre jour, je marchais tranquillement dans la rue. C’était le soir, il était environ 23h30 et je rentrais d’un concert. J’avais les oreilles qui bourdonnaient d’un léger acouphène, qui, normalement, doit s’arrêter après une longue nuit de sommeil bien mérité. Je n’ai pas fait attention à la fumée verte, ni aux formes étranges semi-tentaculaires qui ont fait leurs grotesques apparitions. Quand je suis rentré chez moi, j’ai pris ma guitare, une Travis Bean STD, elle était rangée à côté d’une rangée d’amplis. Quand j’ai commencé à jouer quatre accords, le la, puis le sol, puis le fa et enfin le mi grave, je ne me doutais pas que ce moment allait changer ma vie à tout jamais …
L’autre jour, je me suis retrouvé sur la plage. Il pleuvait un petit peu et le vent soufflait fortement. La nuit tombait et j’allais bientôt me retrouver dans le noir. J’écoutais le flux et le reflux de la mer. Mes pieds s’enfonçaient petit à petit dans le sable mouillé. La température était de plus en plus froide. Je n’en pouvais plus, je suis tombé à genou. Je divaguait un peu et je crois bien que j’avais d’étranges visions vaguement distordues. Je voyais au loin une immense scène plantée sur la mer. Un long grondement sourd s’est mis à retentir. Les basses fréquences étaient tellement fortes que j’en avais mal à l’estomac …
L’autre jour, je me promenais dans la ville. Je me suis souvenu des odeurs du béton. Je me suis rappelé des chantiers où l’on construisaient de nouveaux immeubles, les extensions du métro, les monuments modernes de nos vies futuristes et, paradoxalement, nostalgiques. Je me suis rappelé des ruines que l’on a retrouvées au milieu des chantiers. Elles étaient la marque d’une civilisation primitive dont l’existence devait remonter aux origines de l’homme. Si l’on devait retranscrire ces sentiments en musique, ça ressemblerait au bourdonnement d’un accord de Fa barré joué sur une Gibson Les Paul branchée sur quarante-cinq ampli Marshall …
( ♫) Sunn O))) – Last One / Valentine’s Day
Mathieu