The Pastels, Tomahawk et The Savages au milieu de l’enfer vert de Rock En Seine

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Vendredi 23 Août, j’avance un peu dépité dans le domaine de St-Cloud. Je suis au Festival Rock En Seine et je n’aime pas trop ça. Je suis venu voir les Pastels et je me demande bien ce que je fais là. Ca commence mal, on refuse que je rentre avec mon appareil photo. Il est déjà 16h15 et je râle. Pour oublier mes tracas je vais vite voir Savages qui vient de démarrer son set depuis quelques minutes.

Je n’ai pas écouté le disque de Savages mais j’avoue que leur post-punk passe plutôt bien malgré le soleil. Jehn – qui était  aussi la chanteuse de John & Jehn – harangue la foule, déclame ses textes avec agressivité et danse nerveusement. La basse est puissante (un peu trop, le volume des graves est bien trop élevé) et les riffs de guitare ont un petit côté shoegaze qui me plait bien.  Au bout de quelques titres efficaces, j’oublie les petits soucis du début de l’après-midi et je me dis qu’il faudrait les revoir dans une salle plus petite, plongé dans le noir.

( ♫) Savages – No Face (Bootleg)

Belle & Sebastian à Rock En Seine 2013

Il est 17h, je me rends devant la grande scène pour Belle & Sebastian. J’aime beaucoup leurs premiers disques, qui ont le charme suranné des photos en noir et blanc d’A bout de souffle de Jean-Luc Godard accrochées dans la chambre d’un étudiant en lettre moderne. Par contre j’aime un peu moins quand le son du groupe vire à la brit-pop. Evidemment pour un festival comme Rock En Seine, c’est plutôt cette option qui est mise en avant et je n’accroche pas trop. Heureusement une belle version de The Stars Of Track & Field vient illuminer le set de Belle & Sebastian.

( ♫) Belle & Sebastian – The Stars Of Track & Field (Bootleg)

Je ne reste pas jusqu’au bout. J’ai très envie de voir Tomahawk (ça s’annonce explosif (que l’on m’épargne pour ce jeu de mot pourri.)) Je n’ai jamais eu l’occasion de voir Mike Patton en concert et j’avoue être très vite calmé par la présence sur scène du leader de Faith No More. Trevor Dunn écrase tout sur son passage avec sa basse. La guitare acérée – un peu slide, jouée avec un bottleneck – de Duane Denison lui apporte un parfait contrepoint. Caché derrière ses fûts, John Stanier met tout le monde à bout de souffle. Mike Patton bidouille sur son clavier et se moque un peu des Franz Ferdinand et de Johnny Marr. Je hoche la tête de plaisir à défaut de pouvoir headbanger (mes cheveux sont partis depuis fort longtemps.) Tomahawk est tout simplement parfait dans son abrasion hardcore.

( ♫) Tomahawk – OffFellows (Bootleg)

Difficile de trouver quelque chose d’intéressant après ça. Le début du set de Johnny Marr est assez ennuyeux. Je vais voir du côté de Tame Impala, il y a trop de monde et je n’arrive pas à écouter plus d’un titre de ce rock boursouflé. Je traverse tout le domaine de St-Cloud, on marche beaucoup à Rock En Seine. Le nombre de stands est assez hallucinant. J’ai l’impression d’avancer au milieu d’une étrange foire, il y a même quelques manèges, des étranges attractions. On pourrait y passer les trois jours sans y voir le moindre groupe. Je repasse devant Johnny Marr qui reprend mes deux titres préférés des SmithsHow Soon Is Now et There Is A Light That Never Goes Out …

Balthazar à Rock En Seine 2013

En croyant voir Diiv je tombe au hasard sur Balthazar. Les belges sont venus remplacer Diiv au pied levé et tant pis pour moi, j’aurais bien aimé voir le groupe de Zackary Cole Smith sur scène. Bon, il faut bien avouer que les compositions de Balthazar ne débordent pas de créativité mais leurs mélodies ont quelques choses d’efficace en cette fin d’après-midi. Je reste jusqu’au bout de leur set qui se termine par une immense version de Do Not Claim Them Anymore.

( ♫) Balthazar – Do Not Claim Them Anymore (Bootleg)

The Pastels  à Rock En Seine 2013

Il est 20h50, il est temps d’aller voir les Pastels. De loin, on entend facilement les Franz Ferdinand qui jouent très fort et cela amuse un peu Stephen car on peut entendre le quatuor écossais entre deux morceaux des Pastels. Après un départ à la cool avec Slow Summit et un titre d’« Illumination », Stephen avec sa guitare demi-caisse et Katrina derrière les fûts nous jouent leur tube de l’été, Check My Heart.

( ♫) The Pastels – Check My Heart (Bootleg)

Dès les premières mesures, j’arbore un immense sourire et je me dis qu’on est bien tranquille là, devant les Pastels. En plus d’un second guitariste et d’un bassiste, ils sont accompagnés de quelques cuivres, ce qui rendent leurs morceaux encore plus nonchalants.

( ♫) The Pastels – Nothing To Be Done (Bootleg)

Je reconnais quelques vieux singles irrésistibles, Nothing To Be Done, Different Drum et Baby Honey. La nostalgie carbure à plein tube. C’est pour moi le plus beau moment de la journée.Tout cela est malheureusement trop court, mais j’apprends qu’ils reviendront en décembre à la Gaîté Lyrique. Le rendez-vous est déjà pris.

( ♫) The Pastels – Baby Honey (Bootleg)

Je vais voir Kendrick Lamar pour finir la soirée. Je n’ai pas l’habitude de voir du hip-hop en concert, mais j’apprends qu’il accompagnait Eminem la veille. Autant dire qu’aujourd’hui Kendrick semble bien décidé à tenir la dragée haute à Kanye West. Accompagné d’un groupe live, le flow de Kendrick embrase la foule (qui semble connaître les textes par cœur.) Je suis fatigué, je ne réfléchis plus, je hoche la tête mécaniquement devant la redoutable efficacité du rappeur.

( ♫) Kendrick Lamar (Bootleg)

En partant, je récupère mon appareil photo et trouve immédiatement le cliché qui va me permettre d’illustrer ce compte-rendu. Allongé sur mon lit je sens venir de redoutables courbatures. C’est vrai que l’on marche beaucoup à Rock En Seine …

( ♫) The Pastels – Different Drum (Un dernier bootleg pour la route)

Texte, mauvaises photos et booltegs par Mathieu Gandin

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