Ca fait combien d’albums que Ty Segall a sorti déjà ? Je n’arrive pas à annoncer un chiffre, j’ai arrêté de suivre depuis quelques temps déjà. Je suis largué. J’en étais resté à « Sleeper » (tout en guitares acoustiques) et « Slaugtherhouse » (avec son rock garage). J’ai loupé Fuzz et sûrement d’autres side-projects sortis pour l’occasion. Par contre j’ai remarqué qu’il avait joué sur le dernier (très bon) album de White Fence. Tim Presley et Ty Segall, quand ces deux-là jouent ensemble il se passe forcément quelque chose de bien …

Ce qui nous amène à « Manipulator », dernier disque en date de Ty Segall qui n’est ni meilleur ni moins bon que les autres, juste un peu plus pop et plus immédiat que d’habitude. Si j’en juge à l’exposition médiatique je dirais que c’est le disque de la consécration et si j’en reste à ma propre expérience je dirais que c’est le disque que l’on écoute quand on est très fatigué le matin …

Devant tant de facilité à composer un morceau qui tient avec trois accords et une pédale fuzz, j’ai commencé à chercher les quelques moments insolites que l’on peut entendre sur « Manipulator ». Ca part dans tous les sens, mais il y a quand même deux ou trois compositions qui sortent suffisamment de l’ordinaire pour retenir l’attention du mélomane averti.

On ne le remarque pas forcément du premier coup, mais il y a un je-ne-sais-quoi un peu glam – option T-Rex, sans être à la hauteur d’un tube aussi définitif que Cosmic Dancer – sur Faker ou encore Tall Man, Skinny Lady. Les guitares sont un peu plus poisseuses et il y a des mélodies que l’on croirait échappées du fin fond de Memphis. Si Ty Segall prenait la peine de faire un album entier comme ça, il pourrait s’approcher des pépites mélodiques de Big Star, sans la poisse maudite d’Alex Chilton, ce qui, ma foi, constitue déjà une très grosse différence …

( ♫) Ty Segall – Faker

Mathieu