2083, la France se remet à peine de l’explosion des centrales nucléaires du Bugey et de Fessenheim. Nous errons dans un paysage post-apocalyptique vaguement similaire à celui que nous pouvons encore voir dans les vieux westerns du siècle dernier. Quelques mutants étrangement défigurés hantent les déserts froids de la vallée de la Drome.
Dans une petite ville coincée au bord d’un lac, un cavalier silencieux quitte le coin. Les maisons sont en ruine, elles viennent d’être brûlées. Les villageois ont été humiliés, ils ont payés leurs fautes. Les desperados sont morts, l’un a été pendu avec un fouet et les deux autres ont été abattus lors d’un duel à trois qui s’est déroulé lors de la pleine lune.
2013, je cherche encore quelle musique pourrait servir de bande-son à ce paysage psychédélique et je crois que Gnomi – le deuxième titre de « Far West », le nouvel album des Master Musicians Of Bukkake – me semble être tout à fait indiqué pour cela.
Ca démarre comme un long morceau de Earth, il y a une cymbale qui claque et puis voilà qu’arrive cette guitare qui se traine sur la longueur. Une basse ronde et hypnotique vient ensuite se loger bizarrement dans le mix. Les voix se mettent alors à psalmodier je ne sais quelles mélopées lovecraftiennes.
Les phrases de guitare se superposent les unes sur les autres par couche. Ici il y a un riff, là une nappe distordue, et puis là cette petite mélodie psychédélique qui évoque plutôt bien, comme le titre de l’album l’indique, l’ouest lointain.
Sur d’autres titres on entend aussi des synthétiseurs qui jouent quelques mélodies sombres. Il y a aussi des rythmiques vaguement tribales, parfois proches de certaines compositions orientales. C’est uniquement en écoutant les dernières notes de Circular Ruins que je me dis que le titre, « Far West », indique sûrement une destination encore plus obscure. On imagine alors que cette musique est la bande son hallucinante d’un western sous psychotrope, réalisé conjointement par Clint Eastwood et Alejandro Jodorowsky…
( ♫) Master Musicians Of Bukkake – Gnomi
Mathieu