Il est assez facile d’imaginer comment a été disposé la scène : Un peu sur la gauche de la batterie nous pouvons voir une guitare électrique, une Airline noir, vers l’arrière il y a un vieux clavier analogique, un orgue Farfisa, et puis sur la droite il y a une basse demi-caisse. Puis c’est le noir dans la salle, et les membres de Wooden Shjips arrivent et déjà un riff fuzz – joué sur la basse – vient nous torpiller les oreilles, la guitare n’a pas encore joué ! La voix est noyé sous la réverbération, la musique devient répétitive, hypnotique, psychédélique, les jeux de lumière accentuent un peu plus l’effet, les formules que déploient Wooden Shjips sont maintenant bien connues, surprennent un peu moins, mais restent diablement efficaces …
( ♫ ) Wooden Shjips – Flight
En ce moment, j’aime bien écouter « Smokescreen », le dernier album de Religious Knives. Il y a dans The Message une sorte de psychédélisme sombre qui procure d’étrange sensation vaguement narcotique. Il y a aussi cette forme de noirceur, presque primitive et tribale dans cette façon de faire du bruit avec la basse, un peu comme chez Swans, quelque chose de plus post-punk que les vertus lysergiques pressenties au début du disque, au moment où j’ai entendu les premières notes de claviers. Comment marier le krautrock enfumés et une certaine idée du rock primitf ? J’imagine que les membres Joy Division n’ont pas dû se poser cette question lorsqu’ils ont formé leur groupe en 1976 …
( ♫ ) Religious Knives – The Message
« And Then Nothing Turned Itself Inside-Out », voilà un beau titre pour un grand album de Yo La Tengo, il est rempli de titres atmosphériques que j’aime bien me passer le soir. Je me souviens avoir découvert ce disque à sa sortie, on me l’avait prêté, j’ai dû faire une copie quelque part, peut être même sur une vieille K7 que j’ai depuis perdu dans un déménagement … Je trainais un après-midi, je crois que c’était un samedi, je parcourais les bacs de disques, et je suis tombé sur Yo La Tengo. J’aurais bien aimé repartir avec leur reprise du Nuclear War (« It’s A motherfucker ») de Sun Ra. Et puis j’ai retrouvé « And Then Nothing Turned Itself Inside-Out », grand disque calme, presque ambiant comme un pique-nique de vacances, quand on mange en famille en pleine campagne. On a parfois l’impression de ne pas être trop loin de Will Oldham et Daniel London, quand il commence à discuter du sens de la vie en buvant des bières, devant un feu, à faire du camping en forêt dans ce magnifique film qu’est « Old Joy » dont la BO est justement réalisée par Yo La Tengo.
( ♫ ) Yo La Tengo – The Crying Of Lot G
Par Mathieu
Les Wooden Shjips, je les ai découvert que très récemment, à peine 2 ans. La Rencontre se fit avec le morceau “Dance, California”, titre à la répétition et au psychédélisme hypnotique.
Leur premier LP éponyme reste pour moi leur meilleur. J’ai le dernier “West” mais l’effet magique ne sait pas reproduit. Trop “violent” ou plutôt puissant….
« And Then Nothing Turned Itself Inside-Out » est mon Yo La Tengo préféré. Disque atmosphérique, disque de nuit, “diurne” !!! Ce serait marrant de répertorier ses “disques de nuit idéaux” à soi….Et je suis d’accord avec toi, “Old Joy” est un très beau film, une errance existentielle, un film sur l’amitié et la nature. Will Oldham y est majestueux, tout comme la B.O de Yo La Tengo justement.
Pour les disques nocturnes, j’aime bien Smog, Will Oldham et Low