Cheveu et Scorpion Violente à la Station

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Vendredi 10 Juin, je voulais voir buy Clomiphene with debit card Fred Frith aux asleep Instants Chavirés mais c’est complet. Je me retrouve au terminus de la ligne 12 à Aubervilliers, quelques supporters de l’équipe de France se sont perdus, ils décident de se rendre au Stade de France à pied. J’avance au milieu d’une dizaine de dépôts fermés et des voitures de police circulent régulièrement pour assurer le maximum de sécurité pendant la coupe de l’Euro. Je traverse un camp de roms qui jouent aux dés sur une table issue de je-ne-sais-quel débarras et j’arrive enfin à La Station, une nouvelle scène – bâtie sur les ruines d’une vieille gare de charbon – qui ouvre ce soir avec une belle affiche : Cheveu, Scorpion Violente et un dj-set du Garage MU et du label Teenage Menopause.

Après avoir englouti une barquette de frites aux pois chiche achetée dans le food-truck de rigueur j’ai le temps de m’enfiler une bière tout en découvrant le lieux. A ma droite un entrepôt, à ma gauche une scène extérieur avec un vieux bâtiment en briques rouges et devant moi les rampes d’accès du périphérique, l’ambiance est parfaite pour la synth-noise de Scorpio Violente. Il suffit d’un kick issu d’une boite à rythme dégueulasse – une Yamaha RX11, je suis allé vérifier – et d’un long bourdonnement saturé produit par un vieux synthétiseur Korg, une sale pédale de distorsion et deux-trois effets de delay pour qu’une partie du public ait envie d’accomplir quelques déhanchements en écoutant cette disco malsaine qui m’emballe plus sur disque. En marchant dans le terrain vague, quelques images me reviennent en vrac : un épisode glauque de l’inspecteur Derrick, le sac poubelle que j’ai oublié de vider ce matin avant de partir au boulot et la fin de L’enfer des Zombies.

( ♫) Scorpion Violente – Rome Violente (live)

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Ayant probablement ressenti de l’impatience à l’idée de voir une troisième fois Cheveu sur scène, je suis allé regarder quelques séquences de Gummo et du Buffet Froid sur internet. Deux films parfaitement mis à l’honneur sur ce grand disque qu’est « Bum » dont je retrouve une étrange impression ce soir, à écouter de la musique entre le périphérique et un hangar d’Aubervilliers. Pendant ce temps le groupe mitraille sans plus attendre et ne manque d’aucune cartouche – sermon à la foule, synthé agressif, guitare distordue et boite à rythme option mitrailleuse Gatling – pour plonger le reste du public dans une intense gesticulation qui ira du hochement de tête endiablé, si vous êtes situés à côté du bar, au pogo à la va-comme-je-te-pousse si vous restez devant la scène. Voilà qui achève tout le monde, moi le premier, et qui promet une scène improbable dont les prochaines têtes d’affiche ont tout pour qu’on revienne sans plus attendre.

( ♫) Cheveu – Stadium (live)

Texte, enregistrements et mauvaises photos par Mathieu Gandin

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