Faisant fi des pisse-froids qui se lamentent mollement du manque d’innovation musicale – on croirait entendre le vieux patron désabusé d’une boite du CAC 40 – j’avoue passer de très bons moments avec le nouvel album de Psychic Ills, le bien nommé « Inner Journey Out ». Tant pis si l’essentiel des mélodies que l’on peut entendre sur ce disque s’inspirent d’une palanquée de disques mille fois entendus par le passé ; de temps en temps je ne rechigne pas contre un petit retour au source, quelque chose qui sonne comme un croisement logique entre le Velvet Underground et Spacemen 3. S’il fallait pousser le bouchon encore plus loin, je dirais qu’il y a aussi ces instants où, comme beaucoup de monde, je passe énormément de temps devant un ordinateur à  écrire je-ne-sais-déjà-plus quel algorithme vaguement programmé, et pour accompagner ces moment-là j’ai besoin d’une musique quelque peu fonctionnelle. En cela, « Inner Journey Out » est parfait.

On y entend des guitares bloquées sur quatre accords, toujours les mêmes mais ils font tellement plaisir à l’oreille que l’on ne fait déjà plus attention à cette répétition. Il y a aussi quelques orgues, fort probablement des Farfisas mais je ne suis pas allé vérifier cette information. Les basses et la batterie se font discrètes mais c’est pour mieux mettre en avant les voix fatiguées de Tres Warren et Elizabeth Hart, mention spéciale pour Hope Sandoval qui vient faire une apparition sur I Don’t Mind, titre bien évidemment sous hautes influences des immenses Mazzy Star. En ce qui me concerne, Il n’en faut pas plus pour ce mois de juin où la fatigue bat son plein.

( ♫) Psychic Ills – Coca-Cola Blues

Mathieu