Les rythmiques répétitives s’insurgent doucement dans mon cerveau à mesure que j’avance doucement dans le froid. J’ai remis mon casque sur mes oreilles. Je marche dans les ruelles calmes, le soleil réfléchit sur les vitres des immeubles et les orgues analogiques jouent des modulations pour faire voyager les restes de mon esprit. La guitare tissent quelques lignes mélodiques jetées ça et là au grès du delay réglé pour que les notes résonnent pendant un temps infini au fin fond de notre cerveau. La basse tourne en boucle et si vous y prêtez attention vous risquez de vous retrouver à jamais dans un étrange état d’hypnose. Les trois minutes et cinquante-quatre secondes viennent de se terminer, je me retrouve perdu dans la ville. Comment s’appelle le morceau déjà ? Melodic in High Feedback Tones.

Parmi la flopée d’artistes que j’ai oubliés d’écouter cette année, Cavern of Anti-Matter fait indéniablement partie de ceux qui méritent une session de rattrapage. Et pour cause, c’est le nouveau projet de Tim Gane, ancien Stereolab, qui, parti à Berlin, a reformé un nouveau groupe pour nous jouer une sorte de krautrock rétro-futuriste dont les sonorités motoriks relèvent parfois de l’exploration d’un énigmatique labyrinthe perdu au fin fond de notre psyché. C’est du moins une façon de voir les choses, un je-ne-sais-quoi que je ressens à l’écoute de ces compositions complexes dont les épaisses pulsations et les incontournables synthétiseurs cosmiques laissent tranquillement vibrer mon esprit.

( ♫) Cavern of Anti-Matter – Melodic in High Feedback Tones

Mathieu