Cette musique se perd parfois au milieu d’une mélancolie pluvieuse, un peu comme l’humeur parisienne parfois ressentie au cours du mois de Janvier quand le ciel s’assombrit à la fin de certains après-midis. Par moment elle m’évoque plusieurs arrangements instrumentaux dont j’ai déjà oubliés les noms mais ce n’est pas trop grave tant ces compositions contiennent juste ce qu’il faut d’introspection et d’étrangeté. Elles semblent avoir été enregistrées pour un groupe de gens très précis et pour soi-même, alors que, paradoxalement, j’avoue être assez frappé par le caractère immédiat de ces mélodies. C’est du moins ce que je me suis dit au petit matin en sortant dans la rue, abruti de sommeil. Je me suis rappelé de ce moment où, plus jeune et insouciant, je regagnais ma piaule en prenant le métro.
On entend beaucoup de guitare acoustique, l’arpège est délicat, le finger picking aventureux et les accords en mode mineur. Damien Mingus nous chante quelques histoires – une brouille autour de John Coltrane, les cigarettes, la vie sur Mars – d’une voix mélancolique et apaisée. Une boite à rythme tient parfois un tempo fugace sur quelques morceaux et un Mellotron tisse des bourdonnements longs qui se mémorisent et se valorisent par la force même de leurs répétitions. Une nouvelle année démarre et je n’ai rien trouvé de mieux à faire que d’écouter « Holy Names » de My Jazzy Child, accessoirement le dernier disque que sortira le label Clapping Music, c’est bien dommage mais c’est comme ça.
( ♫) My Jazzy Child – Coltrane’s Fight
Mathieu