Vendredi 8 décembre, je rate Wolves In The Throne Room et Aluk Todolo parce que j’ai la flemme de remonter tout Paris pour aller jusqu’au Glazart. Grâce à l’invitation d’un ami, je me retrouve au Petit Bain pour y voir Destroyer et Nicholas Krgovich qui, assis derrière un superbe orgue vintage, se retrouve devant nous pour ouvrir la soirée. Les compositions sont minimalistes, la voix est superbe, l’écriture est belle – A-t-on droit à de courtes histoires ? Des extraits d’un journal intime ? – et Nicholas Krgovich s’excuse presque de ne pas plus nous amuser. On rit avec lui tout en écoutant avec attention ces courtes pièces mélancoliques. Il termine son set accompagné du batteur et du saxophoniste de Destroyer et le son plus ample de cette soul pâle et pensive a de quoi hanter nos nuits solitaires.
( ♫) Nicholas Krgovich (Live)
En comparaison, le groupe de Dan Bejar fait office de mini-orchestre. Outre les traditionnelles guitares, basse et batterie, il est accompagné d’un claviériste, d’un trompettiste et surtout d’un saxophoniste dont j’attends avec impatience quelques épiques solos. Sur scène, les musiciens de Destroyer sont mi-showman mi-introverti. Ils avancent tranquillement tout en donnant corps à des compositions qui évoquent à la fois ce que l’on peut entendre de mieux en terme d’indie-pop millésimé années 2010, quelques vieux titres de post-punk et ce bon vieux dad–rock gavé, justement, de saxophone. L’écriture est classe, les mélodies donnent envie d’y revenir et ce concert tranquille me permet d’oublier, un temps, des problèmes qui ne demandent qu’à remonter à la surface. Plus qu’un ensemble de mélodies qui restent dans la tête en marchant sur le quai dans le froid, la mélancolie de Destroyer se livre doucement quand l’emphase s’arrête.
( ♫) Destroyer – Kaputt (Live)
Texte, enregistrements et mauvaises photos par Mathieu Gandin
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