Je me souviens encore de ce concert de No Age. J’étais arrivé en retard, la faute au travail terminé au delà d’une heure raisonnable. Le volume sonore était tel que l’on pouvait presque se perdre dans toute cette distorsion. Par moment le batteur, qui chante aussi, prenait une basse. Les morceaux semblaient plus statiques, une intention évidente sur « An Object » qui, étrangement, me rappelle par moment certains titres de Colin Newman. La salle était grande, certains spectateurs repartaient en se bouchant les oreilles avec les mains. Même si No Age semble plus sophistiqué que Japandroids, leurs compositions ont ce je-ne-sais-quoi d’efficacité qui tient juste à un bon riff de guitare joué très très fort.
Le titre de leur nouveau disque, « Snares Like a Haircut », vient une fois de plus nous titiller avec son côté conceptuel dont on ne perçoit pas toujours les subtilités. Par moment le duo essaie des arrangements qui ressemblent à des compositions ambiantes saturées par un ensemble de pédales de fuzz, le tout bizarrement rythmé avec une batterie désincarnée. Il n’empêche, on entend sur certains morceaux comme Cruise Control, Drippy, ou Soft Collar Fad plus de guitares saturées que de raison, rappelant subitement comment cette musique ressemble à une pluie de flocons qui s’abat sur la ville.
( ♫) No Age – Drippy