La révolte ne gronde peut être pas là où on le croit semble nous dire Yo La Tengo. C’est du moins ce que l’on est à même de se demander en découvrant leur dernier album, leur musique s’y étire jusqu’aux bourdonnements là où on attendait un déluge de guitare électrique. L’écriture de Georgia Hubley, Ira Kaplan et James McNew demeure toujours aussi belle même si aujourd’hui le delay et les longues plages ambiantes de « There’s A Riot Going On »  prennent la place des distorsions de « Fade » et du folk-rock de « Stuff Like That There ». On le croit délesté du rock mais ce silence n’en demeure pas moins une contestation, je ne sais pas si c’était l’intention initiale du groupe mais j’aime bien ce calme qui trompe.

Sur Dream Dream Away on entend juste des guitares acoustiques. Il y a une légère phrase de clavier qui disparaît progressivement pour ne laisser place à une sorte d’écho qui forme progressivement une rythmique hypnotique. Pour le reste on distingue juste la voix lointaine d’Ira Kaplan et puis ça s’arrête tout doucement avant de repartir avec l’immense Shortwave qui voit le trio d’Hoboken aller faire un tour du côté des jardins de Windy & Carl. Qu’elle soit folk ou rock la musique de Yo La Tengo a depuis longtemps digéré toutes les dissonances et expériences sonores et que cela me surprenne encore est plutôt bon signe.

( ♫) Yo La Tengo – Dream Dream Away

Mathieu