L’histoire est toujours la même, après une semaine d’agitation vient l’extrême fatigue, après avoir écouté des grosses guitares, il me vient toujours l’envie de me plonger dans une pop calme, étrange et légèrement décalée. C’est probablement pour ça que j’ai ressortit de l’étagère la musique de Chris Cohen, « As If Apart » mais aussi son dernier album dont les compositions minimalistes prennent une douce saveur en buvant une tisane avant de se coucher. Tout semble ici marqué par la recherche d’un équilibre précaire entre le côté désuet de ces boites à rythmes, le groove sobre des lignes de basse, les phrases mélodiques des guitares lo-fi et cette voix un peu perchée qui nous invite à faire un délicat pas de côté pour oublier le désordre qui nous entoure.
En écoutant les disques de Chris Cohen, je me suis toujours demandé comment il pouvait composer une pop aussi tranquille alors qu’il jouait de la guitare plutôt énervée pour Deerhoof lors d’une des meilleures périodes du groupe (« Apple ‘O » et « Green Cosmos », entres autres). C’est peut être grâce à ces souvenirs pas si lointains où je me passais en boucle le math-noise-rock nerveux de Satomi Matsuzaki et Greg Saunier que j’avoue avoir une petite faiblesse pour le rythme enlevé de Green Eyes. On peut découvrir ce titre en troisième position du dernier album de Chris Cohen qui me semble parfait pour cet entre-deux matinal où le soleil perce doucement les nuages gris.
Mathieu