S’il fallait trouver une bande-son suffisamment représentative de la loose parisienne des années 2010 – celle où tu attends un Noctilien à deux heure du matin après avoir bu toute la soirée pour rentrer dans ton studio situé au cœur de la petite couronne – il est fort probable que « When Will The Flies in Deauville Drop ? » soit dans le vrai. Signé chez Born Bad, Le Villejuif Underground avance au gré des textes défoncés de l’australien Nathan Roche, qui joue aussi pour le duo electro-noise CIA Débutante, et de trois musiciens de, justement, Villejuif. Les refrains sont inoubliables, les guitares ont un petit air de surf-rock enregistré sur un 4-pistes à cassette, la boite à rythmes mitraille tranquillement et la basse rebondie un peu dans tous les coins de cette pop aussi cramée qu’un Kebab acheté porte d’Ivry.

Sur Come Back Special on peut se perdre tranquillement dans cette musique étrangement cabossée qui ressemble de loin à un croisement entre The Fall et Jonathan Richman. Au court du refrain, le chant nonchalant de Nathan Roche nous sort l’une des plus belles leçons qu’il soit possible d’entendre, « If things goes wrong don’t blame the city » . J’y sens même comme un appel tranquille qui pousserait tout le monde à rester chez soi pour ne rien faire. Un retour à la paresse généralisée qui ressemblerait à une mouvement presque poétique. A ce qu’il paraît, Nathan Roche vit maintenant du côté de Marseille, c’est à ne rien comprendre si les cassis et les cigales ne lui donnent pas l’inspiration pour ces prochains textes déglingués.

( ♫) Le Villejuif Underground – Come Back Special

Mathieu