Maserati – Enter The Mirror

Le 23 Mai 1986, « Cobra » de Four Corners Georges Pan Cosmatos sort au cinéma. http://vintagegoodness.com/new-goodness-at-auction-on-ebay-this-week-8/ Sylvester Stallone et Brigitte Nielsen sont au casting et la logique voudrait que je vous raconte les 84 minutes de ce film pour illustrer la musique que l’on peut entendre sur « Enter The Mirror », le nouveau disque de Maserati. Les filtres des néons couleur bleu-orange, les synthétiseurs, les anti-héros bigger than life, les guitares électriques chargées de chorus, la violence graphique exacerbée, le vocoder, les brushings gonflants, la nostalgie déviante des années 80 et 90, on y revient avec délectation, surtout si l’excès cocaïné de cette période est abordé de plein fouet. Et en matière d’excès, Maserati plonge dans les extrêmes pour orchestrer une musique aussi folle que l’interprétation de Nicolas Cage dans le « Face/Off » de John Woo.

Passé un plaisir d’écoute immédiat, prompt à taquiner notre goût pour les blockbusters des années 80, je garde une attention particulière pour Wallwalker. Le morceau en question vient conclure « Enter The Mirror » dans le summum, l’exaltation, l’apothéose avec un groove infernal reposant sur une basse prognathe, répétitive comme jamais, et une batterie motorik compressée en diable. Les synthétiseurs modulent jusqu’à griller leurs derniers transistors et finissent par s’insérer doucement dans les dernières nervures de notre cerveau. La guitare, dont on reconnaît la sainte trinité delay / chorus / distorsion, fait autant écho à Survivor qu’aux harmonies expérimentales tracées par Michael Karoli au sommet de la gloire de Can.

Et puis ça se termine par des choeurs. C’est peut être dû au travail de production de John Congleton, mais il y a dans ces dernières minutes comme un abandon des rythmes robotiques pour une retrouvaille charnelle avec la transpiration somme toute humaine de quelques vieux dancefloors. Chez Maserati l’humanité survient au moment où l’on ne s’y attend pas, puis elle disparait comme si elle n’avait jamais existé pour laisser la place aux machines synthétiques.

( ♫) Maserati – Wallwalker

Mathieu

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.