Parfois il n’en faut pas plus pour que mon moral remonte d’un cran. Alors que je sentais venir la fatigue avec le froid de l’hiver et un rhume carabiné, je me sens déjà mieux après l’écoute de « L’Argenté Du Népal », découvert, en sirotant une tisane au miel, grâce à la ténacité de certains prescripteurs de sons. Post-rock Lo-fi ou rock psychédélique artisanal, « L’Argenté Du Népal » est le dernier disque de Porta’s, trio Suisse. Ces cinq morceaux, sortis sur le label Poor Records, sont un refuge musical, un endroit tranquille, un salon où l’on pourrait retrouver une palanquée d’instruments folkloriques essentiels à tout enregistrement effectué à la maison.

« L’Argenté Du Népal » démarre avec la ferveur de ceux qui chantent à tue-tête « Ouais, c’est super , c’est génial ! » pour illustrer un nouveau mot, Insupérable, immédiatement ajouter à notre maigre vocabulaire, et se termine doucement sur Le Troisième Pôle. Entre les deux, Porta’s sort des vieux synthétiseurs pour une musique kosmische dont les boucles brumeuses sont une douceur de tous les matins. Les rythmiques 8 bits de Retour A Rien progressent sur des mélodies légères où un patchwork d’instruments construit un ensemble d’harmonies raffinées sur des lignes bordélique. La basse et les claviers de Saccage Dit poussent le morceau vers une emphase certaine qui semble nous poser cette question : est-ce là une musique idoine pour tout voyageur sonique ?

La guitare rêche que l’on entend sur Le Troisième Pôle évoque en moi un vieux blues fatigué, mais les bourdonnements des claviers nous rappellent une bien étrange berceuse, de celle qui vous font dormir avec le sommeil du juste. Un geste qui nous fait entendre qu’entre tous ces instruments, tout se tient sur un équilibre fragile mais parfait. Ce n’est peut être pas grand chose mais c’est déjà beaucoup pour nos oreilles fatiguées et il ne m’en fallait pas plus pour tenter de sortir de cette hiver triste.

( ♫) Porta’s – Le Troisième Pôle

Mathieu