Haley Fohr, alias Circuit des Yeux, nous invite à inspirer une grande bouffée d’air sur les premières notes de Tonglen | In Vain. Puis la symphonie pop démarre d’un coup avec Vanishing. Elle nous raconte les histoires d’un monde qui se termine. Elle fait le deuil de proche perdu récemment. Elle joue avec sa voix. Avec tout ça, j’ai marché à reculons pour écouter « io ». J’ai pris mon temps pour me plonger dans les harmonies de ces cordes, mais les mélodies et l’efficacité rythmique de certains titres, Dogma, Sculpting the Exodus ou Vanishing, encore lui, m’ont remis sur le droit chemin de ce voyage sonore.
Haley Fohr joue avec sa voix. Elle varie la tessiture et chuchote parfois dans le micro. Elle se laisse porter vers le baroque, quitte à s’aventurer dans les terrains peu amicaux des derniers disques de Scott Walker avec Walking Toward Winter. Elle nous livre quelques souvenirs sombres et traumatisants avec The Chase avant de se libérer dans un élan symphonique avec Neutron Star. Cette ballade démarre sur quelques accords de guitare avant de laisser place à l’orchestre. Six minutes dans un film imaginaire, plan large sur la nature et travellings avant d’une puissance cinématographique que l’on ne voit presque plus sur grand écran.
Parmi toutes ces chansons incantatoires j’avoue avoir une petite préférence pour Oracle Song qui vient conclure « io » sur une bien bel arpège de guitare acoustique. Le piano est toujours là, un violon arrive aussi, la symphonie revient un temps. Haley Fohr nous raconte une dernière histoire avant de passer à autre chose. Nos cœurs palpitent et on repense à de beaux lendemains. Et puis cette musique se permet un dernier coup de folie avant de disparaître sur une ultime note.
( ♫) Circuit des Yeux – Oracle Song
Mathieu
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