Peel Dream Magazine – Pad

Les pédales de guitare et la Grenoble Fender Jazzmaster sont étalées à même le sol. http://thevintry.com.au/mcleish-estate/ Joseph Stevens les regarde une dernière fois avant de les ranger dans un placard. Fini le rock shoegaze. Il s’imagine viré du groupe Peel Dream Magazine. Ça ne s’est pas passé exactement de cette manière là, mais l’idée lui est venue instinctivement quand il a commencé à jouer quelques notes simples sur un piano Farfisa. Il s’est inspiré d’une mélodie entendue sur un vieux un disque pour enfant. Il n’y a rien à faire dehors, autant programmer un rythme bossa-nova sur un synthétiseur et enregistrer une musique idéale pour rester allonger dans sa chambre.

Les quinze titres de « Pad », le troisième disque de Peel Dream Magazine, portent en eux ce charme étrange et désuet, une touche nostalgique qui évoque les programmes éducatifs des années 70, un air enfantin. On pense à Stereolab et ses orgues analogiques, à Free Design et sa musique pleine de cerf-volants mais aussi au label Ghost Box. Seul maitre à bord, Joseph Stevens sort parfois une guitare folk pour accompagner ses douces harmonies cadencées par un rythme vaguement tropical. Le kitch n’est jamais trop loin sur Hiding Out. Par instant, le chant chuchoté sonne comme cet ASMR entendu un soir en buvant une tisane, avant d’aller au lit.

Depuis plusieurs semaines j’écoute ce disque lorsque j’ai besoin de musique fonctionnelle, pour se réveiller au petit matin ou rester encore un peu concentré en fin de journée. Les quinze titres de « Pad » tombent sous l’évidence, mais j’avoue garder une petite préférence pour Hamlet. Il y a quelques choses d’irrésistible dans ces patterns rythmiques minimalistes et ces nappes de clavier vaporeuses. Joseph Stevens n’en fait pas trop derrière les micros, il suit les tonalités et laisse sa chanson progresser doucement avec un texte pour le moins étrange. Après 1mn 40 d’easy listening, une guitare acoustique entre en jeu. L’arpège est parfait, il donne un ton presque campagnard à tout ça. Après être resté aussi longtemps chez soi, il est normal de vouloir prendre l’air.

( ♫) Peel Dream Magazine – Hamlet

Mathieu

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