Mardi 6 Décembre, Michel Cloup est sur la scène de Petit Bain. Il pose sa guitare baryton, il triture un effet sur sa voix et il active un sampler. Manon Labry joue quelques riffs aigus et Julien Ruffié cogne ardemment sur ses fûts. Michel Cloup prend son micro et nous raconte des histoires tantôt tristes, tantôt personnelles, tantôt pour lui, tantôt pour nous. J’en ressors mi-épuisé, mi-galvanisé – c’est la fin de l’année – en me remémorant les paroles de Vieillir, car il faut bien le dire, la musique de Michel Cloup aura été un refuge indispensable depuis de nombreuses années.

Mais repartons du début, il y a d’abord eu Diabologum – épisodiquement quand j’ai découvert « 3 » dans une FNAC Lyonnaise au mitan de l’année 1997 – puis Expérience – il y avait ce final avec Pour ceux qui aiment le Jazz au festival des Inrocks, avant le retour de New Order, tu te souviens ? – et enfin Michel Cloup en solo, en duo et aujourd’hui et trio.

Et donc « Backflip au dessus du Chaos », 10 titres, dont une reprise, dans la droite lignée de « Danser, danser, danser sur les ruines », peut être plus spontané, plus improvisé. Une prise de risque qui peut sembler évidente quand on voit Michel Cloup, en groupe, se lancer dans cette musique électrique, électronique, acide sur notre époque, tendre aussi, tournée vers soi par moment, vers les autres aussi, avec l’envie de meilleurs lendemains.

Il est temps de faire un bilan avec En Attendant Demain, puis il convient de se moquer des néo-coaches-néo-sectes sur applications mobiles avec Introspection avant d’aborder les deux morceaux de bravoure du disque : Lâcher Prise qui semble indispensable de voir sur scène et Vieillir qui sonne comme un électrochoc parfait pour nos vieilles fatigues. Mon Ambulance redonne presque le sourire alors que c’est l’hécatombe autour de nous. Au train où vont les choses, c’est plutôt une bonne nouvelle.

( ♫) Michel Cloup – Mon Ambulance

Mathieu