La question de l’identité musicale a toujours été l’une des plus grandes préoccupations de Daund David Lopatin. Il y a une quantité extraordinaire de sonorités que l’on assimile jusqu’au moment où elle finit par devenir une part de nous même. Des bribes de morceaux qui retiennent notre attention sans que l’on sache bien pourquoi. Une guitare folk, un piano classique, une basse new-wave ou une rythmique club, sans oublier le clavier bourdonnant et le bleep dissonant, c’est tout cela que le compositeur mélange, malaxe, mixe sur son nouvel album, « Again », toujours sous le nom difficilement prononçable de how to buy stromectol Oneohtrix Point Never.

A 41 ans, David Lopatin semble fasciné par les orgues et leurs mélodies prog assez pompeuses ou encore le rock indépendant des années 90 qui trainait sur les ondes alternatives quand elles existaient encore. Un souvenir, des fantômes, tout cela se brouille dans un mix purement électronique, virant vers de longues plages ambiantes, se refermant sur une nappe saturée par un filtre numérique qui semble sorti d’un vieille ordinateur. « Again » me donne l’impression d’écouter une radio bidouillée par un DJ qui tente de recoller les morceaux d’une musique vieille d’un demi-siècle avec une intelligence artificielle qui aurait perdu toute forme de concentration.

Sur Memories Of Music on s’enfonce dans le matelas moelleux d’une basse cotonneuse et d’une guitare lointaine, comme jouée dans une pièce à côté de chez nous, ou entendu depuis la fenêtre ouverte d’un pavillon de banlieue. Je vous passe les autres détails, il y a des solos électrifiés et des mélodies tarabiscotées sur un synthétiseur vintage, toutes ces notes s’enfuient devant nous jusqu’à nous laisser dans le silence le plus total. Il n’est pas impossible d’y trouver là de quoi mieux comprendre notre amour de la musique.

( ♫) Oneohtrix Point Never – Memories Of Music

Mathieu