Dinosaur Jr – Dimanche 9 septembre à l’Elysée Montmartre


salutarily Quatre mois après la sortie de leur dernier album, “Farm“, Dinosaur Jr est de passage à Paris en tête d’affiche pour la première fois depuis 1989, autant dire une éternité pour ce vieux groupe emblématique de la scène rock indé de la fin des années 80 / début des années 90. Avec une reformation en 2007 qui affiche déjà au compteur deux très bons albums, Jay Mascis, Lou Barlow et Murph répondent présent ce dimanche 6 septembre à l’Elysée Montmartre devant une horde de fans impatients.

Lorsqu’on arrive, il est déjà trop tard, Seroquel oral Johnny Foreigner a entièrement joué son set, rejoignant ainsi de nombreux groupes sacrifiés sur l’autel des concerts qui commencent trop tôt. Jay Mascis, Lou Barlow et Murph démarrent très rapidement, avec un volume sonore assez conséquent, nous plongeant immédiatement dans une nostalgie vaguement grungesque. On parle là d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître et quand on voit la dégaine du groupe on se dit que tout ceci ne nous rajeunit décidément pas.

Ce soir, le power-trio exécute, avec une énergie punk qui a plutôt bien vieilli, certains de ses titres les plus emblématiques comme Feel The Pain, Freak Scene, Wagon, ou encore Little Fury Things, et malgré une chevelure qui ressemble plus au titre d’un célèbre album de Why?, on hoche de la tête devant l’imparable efficacité des morceaux. En étirant sur la longueur certains passages de “Farm“, Jay Mascis exécute ce soir certains de ces plus beaux soli sur Plans ou encore I Don’t Want To go There. Curieusement, c’est en ralentissant le rythme que Dinosaur Jr se rapproche du classicisme d’un Buffalo Springfield, trouvant ainsi une sonorité rock un peu plus classique. Toutefois quelques titres récents comme Been There All The Time viennent relancer la puissance sonore du trio, et même si Jay Mascis reste un peu statique derrière sa Jazzmaster, Lou Barlow se révèle plus extraverti en plaquant à coup de moulinet des accords distordus sur sa basse, lui valant ainsi plusieurs requêtes sans suite d’un ingénieur du son lui demandant de  baisser un peu le volume sonore. Ce soir le guitariste de Sebadoh ressemble à un croisement entre Peter Hook pour le jeu de scène et Lemmy Kilmister pour l’utilisation de la quatre cordes.

Au milieu de ce déluge sonore abrasif, deux instants se révèlent plutôt touchants. Tout d’abord lorsque Jay Mascis et Lou Barlow chantent conjointement sur le superbe Forget the Swan, où l’on sent bien que la colère entre ces deux bonshommes paraît terminée, que la réconciliation semble depuis longtemps bienfaitrice pour le groupe. Finalement, en les voyant jouer là le morceau d’ouverture de leur premier album, avec un public visiblement conquis, on se dit que Dinosaur Jr a une force de survie qui dépasse allègrement celle de notre vieille chemise à carreaux que l’on portait en terminale en 1995. Enfin, lorsque le trio revient en rappel avec encore un vieux titre brillamment exécuté, Dinosaur Jr finit de nous convaincre qu’il demeure l’un des rares groupes à exister au delà des modes et des querelles, continuant dans une voie où peu de guitares sont venues se poser ces derniers temps. En marchant sur le boulevard Rochechouart, tout en attendant un taxi, on ressort content et heureux, la nostalgie des 90’s produit parfois de très bon concerts, et Jay Mascis, Lou Barlow et Murph viennent de nous le prouver.

Article publié sur le site Indiepoprock.net

Par Mathieu

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