Ces derniers temps Amen Dunes a été mon compagnon d’infortune. Il était là le matin pour me remonter le moral quand il fallait retrouver une énergie folle sur le chemin des responsabilités. Il était de nouveau là le soir, quand la fatigue était telle qu’il devenait de plus en plus difficile de faire un pas devant l’autre. Dans ces moments là, il n’y avait que sa guitare mal accordée, son piano dissonnant et sa voix enregistrée sur du matériel – que je devine comme étant assez lo-fi et vintage – pour me remonter le moral.

J’ai toujours été de ceux qui restent discrets en public ou en soirée, de ceux qui écoutent avec intérêt et qui observent parce que c’est très bien comme ça. Je n’ai pas trop été de ceux qui cherchent à briller coûte que coûte et ça doit être l’une des raisons pour laquelle j’avais particulièrement apprécié ce concert d’Amen Dunes, celui où il y avait aussi The Men en tête d’affiche et deux groupes en première parties qui m’avaient un peu gonflé à faire les petits malins. Amen Dunes n’en faisait pas trop et jouait tranquillement ses chansons, L’ambiance était tellement délétère, les mélodies étaient si belles, qu’il n’y avait rien à ajouter. Et j’imagine que les rares personnes qui étaient à ce concert s’en souviennent encore.

Sur « Love », il y a Lonely Richard. On y entend des guitares électriques, des mélodies déformées par le filtre d’une pédale d’effet, ce qui procure comme une sorte de psychédélisme doux et léger. Amen Dunes y chante de sa voix distante mais rassurante. La batterie est primitive et le morceau avance tout doucement. Il y aurait tant à dire sur cette composition et sur le bien fou qu’elle me procure à chaque fois que je l’écoute. Il y aurait tant à dire évidemment. Beaucoup d’amour, assurément …

( ♫) Amen Dunes – Lonely Richard

Mathieu