J’aime bien le dernier album de Dean Wareham, ça s’écoute tranquillement, à la cool, loin des tracas. Un disque qui se laisse bien vieillir. Il est sorti en mars, j’ai largement pris le temps de l’écouter sans me précipiter pour en écrire deux ou trois conneries à la va-vite. D’ailleurs, il m’a fallu attendre la fin de la deuxième face du vinyle pour y entendre le morceau que je préfère, Happy & Free. La basse, les synthétiseurs et la guitare ont un je-ne-sais-quoi d’emphatique qui m’aurait énervé chez ses andouilles de U2 et Arcade Fire, mais là, non, ça va, ça le fait bien. Quand Dean Wareham nous raconte tranquillement qu’il est « Happy & Free / For a While », je ne vois pas d’autre antidote contre la morosité ambiante.
J’aurais bien aimé une reprise aussi, comme on pouvait en entendre sur les disques de Luna. J’adore celle de Bonnie & Clyde avec Laetitia Sadier qui remplace (en mieux) Brigitte Bardot. Il y avait aussi des reprises d’Indian Summer de Beat Happening, de Ride Into The Sun du Velvet Underground et de That’s what you said de Dream Syndicate sur l’immense premier EP de Luna. Pour ceux qui ont suivi ce groupe jusqu’en 1999 avec l’album « The Days Of Our Nights » il y a une superbe cover du Sweet Child O’Mine des Guns ‘n’ Roses (extrait de « Appetite For Destruction », le seul album que je peux encore réécouter des chevelus Axl Rose, Slash et Duff McKagan). Avec le temps je crois que Dean Wareham devient un sérieux concurrent à Yo La Tengo en matière de réinterprétations inspirées.
Le temps passe, les amitiés changent, les goûts aussi, on n’écoute plus tout à fait les mêmes disques qu’avant. Le matin, on marche tout doucement vers le boulot, le ciel est nuageux, on sort son casque pour le remettre sur ses oreilles. Ce matin là, le nouveau disque de Dean Wareham s’écoute bien, « Happy & Free / For a While », on va sûrement y revenir pendant un bout de temps …
( ♫) Dean Wareham – Happy & Free
Mathieu