Je ne sais pas trop comment ce souvenir m’est revenu en écoutant le dernier album d’Half Japanese, mais plus j’y pense et plus j’y retrouve certains premiers émois musicaux, comme une image en provenance du passé qui viendrait se projeter devant moi, et dont la bande-son endiablée serait l’hymne parfaite de la découverte. Je me souviens encore de ce CD de la bande-son des Blues Brothers que l’on empreinte à sa grande sœur – après avoir vu le film en question en K7 vidéo – et, sans trop savoir pourquoi, l’envie d’entendre ça en boucle, encore et encore. On ne calcule pas trop ce qui se passe à 12 ans, mais aujourd’hui, alors que Of Course It Is semble reproduire les différentes articulations musicales de la reprise nerveuse du Everybody needs Somebody to Love de Solomon Burke par les frangins Elwood et Jake Blues, il faut bien reconnaître que Jad Fair n’a pas son pareil pour écrire la chanson parfaite pour faire abstraction du froid qui nous entoure.
Jugez plutôt : Juste après le petit riff de guitare en intro, voilà que débarque une basse omniprésente dont la ligne tonitruante rappelle immédiatement le sol – sol – do – do – fa – fa – do – do de Everybody needs Somebody to Love sauf qu’une guitare désaccordée débarque pour sortir d’étranges phrases distordues, la batterie part à toute berzingue et Jad Fair nous raconte une histoire sortie d’on-ne-sait-où (on ne le saura fort probablement jamais et c’est aussi bien comme ça). « Hear the Lions Roar », comme « Overjoyed » et « Perfect », fait le doux-dingue et semble ne vouloir jamais répondre à la question « progresser, mais vers quoi ? ». Par précaution, je m’abstiendrai d’y répondre tout en me contentant de hocher la tête de plaisir en écoutant ce disque de bon matin.
( ♫) Half Japanese – Of Course It Is
Mathieu