Vendredi 15 Février, le choix semblait comme une évidence, l’envie de se changer les idées était trop fortes, la semaine devait se finir au Petit Bain pour y voir Peter Kernel, alias Barbara Lehnoff et Aris Bassetti dont la musique manie parfaitement la candeur de la pop lo-fi avec la froideur du post-punk. J’arrive malheureusement au milieu du concert de Totorro, dont les compositions instrumentales – guitares à la fois rêches et mélodiques, basse puissante et batterie aussi précise que cette démonstration sur la série de Fourrier que j’avais apprise il y a bien des années en cours de Math – servent d’illustration sonore à une projection d’Another World, immense œuvre vidéoludique qui a finit par être exposée au MOMA de New York. De mémoire, c’est la première fois que j’assiste à un « game-concert » et le post-rock de Totorro a largement gagné en profondeur depuis que j’ai vu ce groupe en première partie de Battles. Que s’est-il passé entretemps ? Peut être juste l’envie de les aimer. Par chance, une édition fêtant les 20 ans Another World est disponible sur à peu près toutes les consoles, il est temps de retourner sur cette étrange planète bleutée.
( ♫) Totorro (Live)
En démarrant leur set avec le tubesque Men of the Women devant un Petit Bain plein à craquer, Peter Kernel met tout le monde d’accord avec une poignée de minutes quasi-parfaites. Heureusement, Barbara Lehnoff et Aris Bassetti savent manier l’art de la contradiction en faisant retomber l’attention au bout du troisième titre, on pourrait croire que Peter Kernel panique de ses quelques incidents de guitare, mais non. Ils préfèrent exprimer une naïveté légère qui fait du bien à entendre. Le batteur relance souvent le concert vers une efficacité qui refait son apparition sans que l’on ait demandé quoique ce soit. Il n’empêche, dans ces moments là, à la fois post-punk et indie-pop lofi, les lignes mélodiques où se mélangent guitare, basse et voix se révèlent d’une rare beauté, comme sur ce Terrible Luck que je réussis à enregistrer au milieu de la foule alors que la créativité de ces musiciens qui semblent se déconnecter de tout enjeu commercial m’épate au plus au point.
( ♫) Peter Kernel – Terrible Luck (Live)
Texte, enregistrements et mauvaises photos par Mathieu Gandin
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