Je l’avoue, je n’ai pas vu venir Fontaines D.C. C’est cinq gandins débarquent et on annonce déjà le retour du rock. Je ne sais plus bien de quel retour on parle d’ailleurs. J’ai souvent pris le train en cours de route avant de craquer pour ces disques sur la foi de suffisamment de morgue et d’énergie adolescente. C’est le cas de ce quintette irlandais, des gentils bourrins de Idles mais aussi de certains groupes plus anciens comme Girl Band, où chacun joue avec les fulgurances soniques de notre époque pour réécrire l’histoire.

Je me souviens avoir découvert Fontaines D.C avec Too Real et ils semblaient déjà promis à un bel avenir. Leur premier disque, « Dogrel », sera probablement l’un des plus écouté de l’année. Ils enchainerons les concerts, en passant d’une grande salle parisienne à une liste interminable de festivals de rock. Quoi de plus évident, les guitares y sont nerveuses, la basse rebondit dans quelques derniers recoins de notre cerveau et le chanté-parlé de Grian Chatten évoque une version plus actuelle de certains vieux groupes de post-punk. Est-ce la ligne de basse typiquement Hookienne ainsi que la puissance mélodique de Television Screen et Roy’s Tune qui me font penser à New Order ? Probablement. La musique a déjà été entendue de nombreuses fois mais je me fais avoir à tous les coups.

On a beaucoup cité The Fall en comparaison à Fontaines D.C, et s’il est évident que la basse épaisse de Hurricane Laughter, les phrases cinglantes tenues par l’accent irlandais de Grian Chatten et les riffs répétitifs des guitares, posés sur une rythmique basique en 4/4 au bord de l’explosion vont dans ce sens. Mais pourquoi comparer cette musique à la poésie déglinguée de Mark E. Smith ? On attend parfois trop d’un simple groupe de rock alors qu’un titre comme Boys In The Better Land n’attend que nous pour être aimé.

( ♫) Fontaines D.C – Boys In The Better Land

Mathieu