http://cathedral-lonavala.org/class-of-2020/ Jeremy Gaudet recule du micro. Il enlève ses lunettes à monture noire et se frotte les yeux. En temps normal il demanderait bien d’enregistrer une prise supplémentaire, mais aujourd’hui, autant s’arrêter sur une notre un peu fainéante pour « Cooler Return ». Cinq minutes avant, deux traits de personnalité de http://rodneymills.com/hnjaz/every-last-breath-who-does-layla-choose.html Jeremy Gaudet semblaient s’affronter. L’un était adulte, l’autre avait 16 ans et manifestement, c’est ce dernier qui a pris la décision d’en rester là. Il faudra attendre le troisième album de Kiwi Jr, « Chopper », pour retrouver les voies de la raison, probablement grâce à Dan Boeckner qui produit le disque en question. Le rock je-m’en-foutiste chanté au premier degré et demi laisse doucement la place à une imparable pop caoutchouteuse. La ligne est claire et la ferveur inspirée.

Si les synthétiseurs sont aussi bancals qu’une armoire Ikea, c’est pour mieux servir le chant sarcastique de Jeremy Gaudet. Si les guitares sont parfois plus généreuses qu’une poutine servie avec un trop-plein de frites, c’est pour mieux sublimer ces compositions que l’on devrait peut être écouter sur un auto-radio en pleine nuit, comme cet ultime The Masker Singer qui devient subitement très touchant à force de singer les guitares de Robert Fripp. Les textes sont à la fois sombres et absurdes et tout cela me semble parfaitement approprié pour cette période coincée entre la fin de l’été et le début de l’automne.

Dans un accès de clarté, on remettra ce disque depuis le début, ne serait-ce que pour écouter en boucle ce Unspeakable Thing mi-grandiloquent, mi-blague, où les claviers ne sont pas en reste pour trouver des lignes mélodiques qui s’incrustent définitivement dans nos cerveaux. Je ne sais pas s’ils joueront ce titre pour démarrer leur concert à la Boule Noire la semaine prochaine mais ça me semble une bonne idée et je serai là pour vérifier.

( ♫) Kiwi Jr – Unspeakable Thing

Mathieu