L’autre jour, je ne suis pas allé au boulot. A la place je suis resté à la maison. Je suis allé m’asseoir sur le banc situé à l’entrée sous le porche. J’ai pris un bottleneck, mon banjo et j’ai joué du blues. C’était une interprétation plutôt personnelle, totalement déconstruite. Je frappais les cordes et je trouvais instinctivement une musique qui n’était pas sans rappeler le désordre mental dans lequel je me trouvais. A un moment je me suis demandé si ce n’était pas la fatigue et l’épuisement qui me faisait jouer ça …

( ♫) Bill Orcutt – Solidarity Forever

Au bout d’une heure je me suis dit qu’il était temps de faire une pause. Je me suis levé pour marcher dans le champ. Il n’y avait pas âme qui vive. Le vent soufflait doucement. C’était un vent frais mais pas désagréable, comme on peut en avoir à la fin de l’hiver ou au début du printemps. Le temps était changeant, peut être bien qu’il va pleuvoir. Ca ferait du bien ça. Ca ferait du bien d’oublier le bordel qui se passe dans ma tête, temporairement du moins. J’ai allumé une cigarette et je suis retourné sous le porche. Des gouttes d’eau commençaient à tomber.

( ♫) Bill Orcutt – Spanish is the Loving Tonge

Je me suis retrouvé seul. Je me suis demandé où étaient passé ma femme et les enfants. J’ai appelé tous mes amis, ils ne répondaient pas, ou bien ils n’étaient disponibles. Je me suis dit qu’il était temps de partir. Il était temps de faire mes bagages, de monter dans la voiture et de rouler vers une nouvelle destination. Comme je ne savais pas encore où partir, je suis allé me rasseoir sous le porche. J’ai repris mon banjo et le blues est revenu …

( ♫) Bill Orcutt – Black Snake Moan

Mathieu